
Le monument de la musique post-années 60, Brian Wilson, membre fondateur du groupe Beach Boys, est décédé à l’âge de 82 ans, mercredi. Le génie de l’Amérique du surf à l’influence mondiale.
Brian Wilson, décédé le 11 juin à 82 ans, incarnait l’artiste prodige rongé par ses démons dont chaque titre faisait jaillir la lumière. Il ne fut pas le premier, depuis que la gouge est gouge, et le piano est piano. Michel-Ange (1475-1564), Robert Schumann (1810-1856), Jean Joseph Rabearivelo (1901-1937), Stanley Kubrick (1928-1999), … les grandes époques de l’art avaient leurs génies au-dessus des génies, en avance sur leur époque, parfois inadaptés. Brian Wilson faisait partie de cette liste certes maudite, mais prestigieuse. Il est né dans une fratrie le 20 juin 1942 en Californie aux États-Unis. Les châtiments physiques et sévices moraux infligés par un père alcoolique étaient la principale cause de ses démons. Cependant, alors jeune garçon, il possédait un don inestimable en musique : l’oreille absolue. Puis vint l’influence décisive des jazzistes « The four freshmen ». Vivant dans une région où le surf est une religion, la fratrie Wilson décide alors de composer des chansons autour de ce sport. En 1961 naquit la légende Beach Boys. Brian Wilson, défini comme architecte du « California sound » et des « harmonies vocales », constituait le moteur. Dans le silence de ces crises mentales, il élargissait jusqu’à l’horizon la philosophie même de la musique moderne. Pour mesurer son impact dans la musique moderne, il faut se référer à l’empilement dans « Bohemian Rapshody » de Queen, les harmonies serrées des Eagles… Sur leur album « Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band » (1967), les Beatles se sont largement inspirés des Beach Boys. The Byrd, R.E.M, Neutral Milk Hotel, Air, ou Katy Perry, des dizaines de groupes de pop, rock du monde entier ont pris un peu ou assez de Brian Wilson dans leur musique, sans oublier l’adoubement des Stevie Wonder, Paul McCartney, Bob Dylan, Questlove, Sean Ono Lennon, etc. Comme tout un symbole du combat personnel mené par le prodige californien, sortait en 1988 « Love and mercy ». Le lâcher prise, l’épanouissement et surtout la grâce dont seuls sont capables les génies. Déjà en ré majeur, Brian Wilson annonçait son apaisement, la tension douce entre la mélancolie et la légèreté se balançait entre les nuances et les accords suspendus. Depuis une mélodie douce, tel le songe de deux jeunes amoureux sous un arbre, aux dernières lueurs d’un beau jour d’été. Le 11 juin 2025, Brian Wilson pose à jamais le micro.
Maminirina Rado