Saviez-vous qu’il a vu le jour, non pas dans la région Amoron’Imania mais à Sandrohy à Mananjary ? Qu’il est devenu à nouveau papa, à 50 ans, mais cette fois de jumelles ? Qu’il maîtrise aussi bien le malgache officiel que les dialectes betsileo, vezo, tanosy ou antambahoaka et qu’il est de nature timide ? Portrait d’un géographe, devenu humoriste.
Serait-il quand même devenu aussi connu et sollicité s’il n’avait pas porté la même tenue lors de son premier spectacle en solo ? Même 25 ans après son premier show au Cemes Soanierana, les gens se souviennent encore effectivement du fameux « milibandy » et de son chapeau de paille. Avec son humour décalé, souvent salé et ses tenues de scène hors du commun, Francis turbo a marqué les esprits et le paysage humoristique de son empreinte.
Le fruit du hasard. En 1989, alors qu’il était à l’université, Fara (épouse de Njakatiana), l’une de ses camarades de classe remarque son pointilleux sens de l’humour. « Elle me disait alors que son frère était très intéressé par ce que je faisais« , se souvient-il. Après une rencontre et une sérieuse discussion, le frère, qui n’est autre que Noël Raharijaona lui propose alors de partager la scène avec Njakatiana et Parson Jacques, en tant qu’animateur. Le coup d’essai fut un coup de maître. Un mois plus tard, il renouvelle l’expérience mais cette fois, avec Lil’s music au Hilton devenu actuellement le Carlton Madagascar. C’est le début de la renommée. Timide qu’il était, Francis ne se destinait pourtant pas à une carrière d’humoriste.
Timide ? Cela ne se peut, diront la plupart. Derrière ce personnage si extraverti et à l’aise pour parler de sexe, de manière si comique et ouverte, qui plus est devant un grand public, se cache en fait un homme soucieux du détail et un grand timide. « C’est vrai, je n’en ai pas l’air. C’est pourtant le cas. L’humour m’a, en quelque sorte permis de me libérer de ma timidité« . Sur scène, il se lâche et parle de tout, presque sans aucune retenue et c’est ce qui plaît au public. Quand il n’est pas sur scène, c’est un tout autre homme: un papa dévoué. « Ma femme a récemment accouché de jumelles : Amby et Iniana« . Autrement dit, il est aujourd’hui papa de quatre filles. Protecteur, il l’est avec ses enfants. Mais il se dit également assez sévère avec eux.
Passionné de jardinage. Arbres fruitiers, potagers, fleurs… il fait pousser un peu de tout dans son jardin. Une vraie passion pour l’humoriste ! « . Une passion qui me vient probablement de mon parcours « . En effet, Francis est bachelier technique agricole et géographe de formation. « Dans les années 90, j’ai été photo-interprète et travaillais pour le plan de gestion du terroir à Ambatolampy avant de tout abandonner pour me consacrer définitivement à l’humour et l’animation« .
Dans les années 80, il s’est également pris de passion pour la photographie. « J’effectuais mon SN(service national) à l’époque. J’ai pris avec moi l’appareil photo de mon père et je prenais tout en photo pour ensuite pouvoir les partager avec les copains« . Ne se prétendant pas être un professionnel pour autant, le papa de Irinela et de Fy Era a déjà tenu une exposition dans les locaux d’El Pili Pili. Actuellement, quelques unes de ses œuvres sont également exposées en permanence à la buvette de la Bibliothèque nationale Anosy. Mais pour l’heure, c’est surtout son talent d’humoriste qu’il veut mettre en avant à travers « Ireo zava-boaforoko ».
Survol de 25 ans de scène. Pour Francis Turbo, 2015 s’annonce exceptionnelle. En effet, cette année marque son quart de siècle dans le milieu humoristique. Un évènement qui sera célébré comme il se doit… sur scène, avec son public. Francis Turbo ne faillira donc pas à la tradition ! Il entamera son jubilé par un spectacle au Ccesca le jour de la Saint-Valentin et un autre rendez-vous, au même endroit le dimanche 16 mars. Ce qu’il va présenter pour l’occasion? Des sketches. Pas des nouveaux mais pas n’importe lesquels non plus. « Au cours de ces 25 ans, j’ai eu l’occasion de créer de nombreux sketches. Je ne les compte plus. Certains ont été joués sur scène mais n’ont été enregistrés dans aucun support. Pour le spectacle que je vais présenter vendredi (ce soir), je rejouerai donc ces sketches inédits« . Un retour dans le passé en somme.
Mahetsaka