Le slalom à Madagascar vient de s’offrir une nouvelle race de champion avec le jeune Frédéric Rabekoto qui a transformé, dimanche à Ivato, son coup d’essai en un coup de maître. Et encore, on n’a pas tout vu…
Jamais dans l’histoire du sport mécanique malgache, un débutant n’a réussi une entrée aussi fracassante en se classant d’emblée à la seconde place d’un challenge 4 x 4 derrière l’icône qu’est devenue Olivier Ramiandrasoa. Mais Frédéric Rabekoto, car il s’agit de lui, l’a fait. Avec la manière en prime car une bonne dizaine d’années séparent les deux Subaru. Il n’y a pas, en effet, photo entre le GC8 de Frédéric et la M15 d’Olivier qui fait partie des derniers-nés de Subaru.
Premier rôle. En clair, c’est la classe du jeune Frédéric qui lui a permis de réaliser cet exploit. Car il s’agit d’un grand exploit. Mais une performance qui n’étonne guère son entourage qui s’attend à le voir un jour jouer le premier rôle. Mais il se garde de brûler les étapes. Pour l’instant, sa volonté et son coup de volant ont fini par convaincre son père à l’aligner au slalom et à 17 ans. Le rallye attendra plus tard pour qu’il ait d’abord son permis et qu’il ait suffisamment de bagages intellectuels pour affronter la vie.
« Mes études passent avant tout mais c’est une certitude que je vais courir les rallyes dans la lignée de ma famille », confie ce jeune homme qui est en 1ère S chez Bird.
Sportif dans l’âme, il doit son amour du sport automobile à son champion de père, Jeannot Rabekoto, et plus tard à son grand frère Titi dont la manière avec laquelle il a brûlé la politesse à tous les favoris lors du Rallye Total 2012, est encore au centre de toutes les conversations.
Circuit de Silverstone. Sans vouloir prétendre rivaliser et pour tout de suite avec ces glorieuses performances de la famille Rabekoto, Frédéric entend tout faire pour y arriver avec notamment ce stage de pilotage en juillet prochain à Londres. Une opportunité qu’il attend avec impatience car elle aura pour cadre le mythique circuit de Silverstone.
Une option qui ne peut que faire du bien pour un homme qui a le physique de l’emploi. Comme il mesure 176 cm sous la toise, pour comparaison Sébastien Loeb en fait 171cm, il estime pouvoir faire l’affaire. Le talent qu’il a est bien évidemment un plus car pour le slalom du week-end à Ivato, il n’a pu s’entraîner qu’une seule fois, mais cela a marché pour son grand bonheur.
Maintenant qu’il est dedans, il ne va pas lâcher prise et entend participer à tous les slaloms inscrits au calendrier de la Fédération. Avec des légitimes ambitions même s’il sait très bien qu’il ne pourra plus jamais miser sur l’effet de surprise et qu’on l’aura à l’œil. La rançon de la gloire en fait. Un nouveau statut auquel le jeune homme devra s’habituer.
Clément RABARY