Les écrits de Jean Narivony ont été inscrits dans le programme scolaire depuis des décennies ; il est l’un des auteurs les moins reconnus de sa génération. Retour sur son parcours.
Peu connu du grand public, pourtant presque tous les Malgaches de l’ère moderne sont passés par ses œuvres à l’école en étudiant une de ses poésies, « Fary mamy ». Son auteur, Jean Narivony, est né à Andrefandrova à Antananarivo vers 8h du matin, le 17 septembre 1898. Fils d’un enseignant du public, James Rajaonary, et d’une couturière Elisabeth Rasoarivony.
Forgeant ainsi son amour pour l’écriture, et sans nul doute la lecture, il est passé par l’école du « London Missionary Society », par l’école « Zafindraony » et enfin par l’école supérieure indigène. Donc, cet « indigène » a obtenu son diplôme d’enseignant à 20 ans. Apparemment, le rugby était le sport en vogue avec le football durant sa jeunesse.
Comme beaucoup d’artistes et d’érudits de son époque, il était un féru de l’ovale, jusqu’à parcourir à pied des kilomètres depuis chez lui pour regarder des matchs. Selon des recherches, il affectionnait ce sport qui opposait souvent des Français avec des Malgaches. Sa carrière d’enseignant ne le lâchera jamais pourtant.
Mais avec des proches comme Naka Rabemanantsoa, il était difficile de ne pas verser dans l’art de l’écriture et de la prose. Tout comme le rugby, dans les familles malgaches se trouvaient un cousin, un frère ou un proche parent mêlé aux luttes anti-coloniales. Son grand frère Jean Narisson a été arrêté en décembre 2015.
Transféré à Nosy Lava au mois de février 1916, il succombe du palu le 28 du même mois et de la même année. Si cette période douloureuse ne se reflète pas de manière flagrante dans ses proses, il en a tout de même écrit plusieurs en guise de message pour les générations futures. Le cœur du message étant la préservation de l’identité malgache.
Inspiré de Jean de la Fontaine, Jean Narivony a, par exemple, écrit des vers en analogie avec le règne animal tels, « Ilay Rajako namadika ny namany ». Ou encore, « Totozy antanan–tsaka ». En 1980, il meurt après avoir vécu l’époque coloniale et les Républiques.
Maminirina Rado