Souvent relégué au second plan, Jovin a pourtant été, d’une manière ou d’une autre, à l’origine, de certains titres, albums et groupes connus. Zoom sur ce guitariste dont le talent n’a d’égal que sa discrétion et sa modestie.
Fils de guitariste, Jovin s’est tout naturellement pris de passion pour la musique. Il aimait voir son père jouer et s’était donc, lui aussi essayé à ce qui deviendra plus tard, son instrument de prédilection. Il est plutôt doué. Il est même excellent. A 12 ans, le jeune homme connaît sa première scène. Rien de bien sérieux! Un évènement qui aura pourtant créé un déclic. Cette année-là, avec quelques amis, le petit Jovin se trouve à l’affiche du podium, à Antsirabe. « C’était lors de la fête nationale« , se rappelle le musicien, nostalgique.
En 1994, Jovin entre dans un milieu plus professionnel. Il ne joue plus seulement sur les « tamboho » avec les copains ou en studio, pour le simple plaisir de jouer. Il fait désormais partie du « Tarika Rémi », ce groupe qui fit son temps dans la Ville d’Eaux. Il multiplie les scènes et les expériences. Malgré son talent, Jovin ressent comme un manque.
Plus professionnel. « Avoir du talent, c’est bien, mais ce n’était pas assez« , affirme-t-il. Le guitariste du groupe Rémi intègre alors le Cnem pour approfondir ses connaissances. Après deux ans de formation, il est plus sûr de lui. Et le voilà devenu professeur de musique à l’Alliance française d’Antsirabe. En 2000, il est remarqué par Tselonina. Il collabore avec Raintse et se produit avec le chanteur. Quatre ans plus tard, son chemin rencontre celui de Rajery. Sous le charme du jeu de guitare de Jovin, Rajery lui propose d’intégrer son équipe. Il enregistre alors « Chauffeur ». Avec cet album, il connaîtra même sa première expérience internationale. Les concerts et spectacles ne se limitaient effectivement pas à la Grande Ile. Il eut également une tournée mondiale qui le mena dans les quatre coins de la planète. Entre temps et au fil des années, il multiplie également les rencontres et les collaborations. Il enregistra entres autres trois titres sur « Longo », l’album avec lequel Mikea remporte en 2008 le Prix découvertes rfi. Il fut également déja membre du groupe Talike Gellé et travaille entres autres avec Mia et Bodo. Au second plan depuis son entrée dans le milieu musical, Jovin commence maintenant à s’émanciper.
« Soul’anga ». Faire carrière en solo, former son propre groupe… il y a pensé, mais pour cela, il fallait les bonnes personnes, celles qui partageraient sa vision, son feeling. A un projet comme celui-ci, Kiady et Nini kôlibera y aspiraient également depuis longtemps. Quand au fil des rencontres et des discussions, ils découvrent qu’ils partageaient cette même vision, le trio se réunit et tente l’aventure ensemble. « Nous avons découvert que nous avons beaucoup de points en commun: les mêmes attentes, les mêmes galères, le même feeling et la même passion… » Naît alors « Soul’anga », un groupe atypique qui marie tradition et modernité, mettant en avant la soul sur fond de musique traditionnelle. Un savant mélange qui séduirait tout amateur de bonne musique. D’ailleurs, le groupe est à découvrir au « Le By pass » ce soir. Vohitsara acoustique partagera la scène avec lui et l’entrée est gratuite.
Mahetsaka