
Moins connu que les D’gary, Justin Vali et d’autres encore, Kilema n’en est pas pour autant moins prestigieux. Voici le portrait d’un des plus grands artistes malgaches sur la scène internationale.
Clément Randrianantoandro parle de musique comme s’il réveillait des moments de bonheur de son enfance. Lui qui est né en 1960 à Toliara, une ville aride, hyper animée, mais aussi une ville de la musique. Son enfance a été bercée par les instruments qui ont façonné son approche musicale dans le futur. Les sonorités africaines ont été également pour quelque chose. Dans une cité où les influences européennes et africaines étaient vécues au jour le jour.
Comme la plupart des familles des années ’50 et ’60, Kilema, son surnom qui vient de Clément sans doute, monsieur est un diplômé en anglais. Le paternel voulait voir son rejeton réussir comme la pensée dominante le voulait. Dès lors, Clément Randrianantoandro a dû batailler ferme pour créer sa voie. Malgré la sévérité de son père, le jeune homme force sa chance dans la musique. C’est le début d’une bataille qui au final, il a gagné.
Entre Antananarivo et Toliara, Kilema commence à investir les scènes. Ses premiers pas se font en accompagnant d’autres groupes. Il apprend, il s’investit, l’artiste évolue rapidement. C’est sans doute une de ses qualités, apprendre vite et bien. C’est dans l’orchestre Cadence Bleue qu’il avait fait ses premières armes en tant que choriste. En ce temps là, il poursuivait sa formation universitaire. Ambianceur, mais également musicien aux talents multiples, il se fait vite remarquer.
Toutes les nuits, il chante, toutes les nuits Kilema découvre encore plus de choses. Les portes de l’international allaient bientôt lui ouvrir les portes. Dans le début des années ’90, il débarque à Paris. Il est hébergé par la famille. Rien d’étonnant, c’est presque ce que vit la majorité des nouveaux venus en France à cette époque. Son chemin rencontre celui de la légende Justin Vali. Ce dernier lui prend sous ses ailes et lui fait faire le tour du monde. Clément Randrianantoandro sillonne les cinq continents.
Il forge également sa musique de joueur d’instruments traditionnels. S’il est plus connu avec le marovany, ce génial musicien joue également du katsa, du kabôsy, de la valiha… Il affine également son style en composant des titres qui pourraient résumer ses voyages. L’« amour, la paix et la réalité de la vie », voilà en somme l’esprit des textes de Kilema. Entre-temps, il participe, toujours avec Justin Vali, au festival Womad en Allemagne.
Cela est sans doute un détail pour le simple citoyen, mais Kilema a déjà participé en 1994 au festival Woodstock. Un évènement que, seuls les meilleurs ont foulé, comme Carlos Santana, Janis Joplin, Jimi Hendrix… Ce n’est pas rien. L’artiste trouve la voie en mêlant les sonorités de l’Afrique et de l’Asie. L’appel du sang puisque les malgaches sans exceptions sont un mélange de ces deux civilisations. En 1999, Kilema fonde son groupe, avec son frère et deux autres musiciens, il fonde son groupe. Cela aboutit trois albums, « Ka Malisa », « Lavi Tany » et « Mena ».
Maminirina Rado