Dans moins d’une dizaine d’années, cela fera un siècle que Marthe Ramiaramanana Ralivao a reçu son titre de docteur en médecine à 22 ans seulement. Elle fût donc la première femme malgache à être titularisée à ce statut professionnel en 1932.
Quelque part, elle est aussi l’une des pionnières de la contraception à Madagascar. Dans un pays bouleversé par la colonisation, la jeune femme a pu se former à l’école de médecine d’Ankadinandriana créée le 11 décembre 1896. Non loin du Palais de la Reine.
Auparavant, les premiers autochtones à avoir pu acquérir la science médicale devaient aller à l’étranger. Comme à Edimbourg, pour le Dr Andrianaly, le premier docteur malgache. A Paris, Lyon, Montpellier, Bordeaux, toutes des villes françaises.
Marthe Ramiaramanana Ralivao a été une activiste. L’intellectuelle qu’elle était ne pouvait pas rester de marbre face à la lutte anticoloniale. Même si elle avait bénéficié de la politique de la santé instaurée par le Général Gallieni.
Membre du MDRM (Mouvement démocratique de la rénovation malgache), le parti politique quelque peu modéré pour chasser les Français de Madagascar, elle a aussi œuvré dans le domaine de la foi et la religion.
Fervente de l’Eglise luthérienne, la doctoresse a présidé le synode du Nord et a été vice-présidente du comité du Conseil national des femmes. En 1969, est élue présidente de l’Antenimieran’ ny Fikambanam-Behivavy Loterana (AFBL).
Madagascar était encore une démocratie balbutiante, qu’elle a vécu les premiers soubresauts politiques de 1972, 1975. Elle a connu les mouvements populaires de 1991, pour s’éteindre en 1997.
Maminirina Rado
