
18 ans, vice-championne du monde junior et sénior et championne d’Afrique de kickboxing, Miora Tina Andriamiarisoa alias Boaykely a vite pris ses marques dans la cour des grands. Portrait d’une sportive atypique, hors pair et courageuse.
Son look ne laisse personne indifférent : une coupe undercut et une tenue masculine avec pantalon et tee-shirt. Miora Tina a marqué ses empreintes dans ce sport de garçon où elle a même obtenu un nouveau nom de guerre « Boay Kely ».
Sportive atypique. L’aventure a commencé à l’âge de cinq ans pour Miora Tina où elle a commencé à mettre des gants pour la première fois. Née le 06 avril 1997, Miora Tina Andriamiarisoa alias Boay Kely du haut de ses 1m60 pour 48 kg a vite fait du kickboxing son sport de prédilection. Avec une famille qui pratique le kickboxing, elle a vite emboîté le pas à ses parents. « Le kickboxing, c’est un sport familial. Mon père, ma mère et toute la fratrie sont tous des pratiquants. Je pense que l’amour et la passion pour cette discipline coulent dans les veines familiales » a-t-elle expliqué. Elle est sociétaire du club Espoir de l’Université d’Antananarivo. Comme le kickboxing est une tradition familiale, c’est son propre père Philippe Razanakolona qui assure son coaching. Au fil des années d’entraînement, ses efforts ont fini par payer en 2014. Elle a été sacrée championne d’Afrique au Cameroun. « C’est ma plus grande satisfaction et le meilleur moment de ma vie. C’était trop fort, trop beau. J’ai pleuré car je ressentais une satisfaction de la réussite et la sensation de la consécration » souligne t- elle. Cinq mois plus tard, elle a été sacrée vice-championne du monde juniors à Rimini, Italie. Petite de taille, mais grande par le talent, Miora Tina est la relève par excellence du kickboxing malgache. Miora Tina, car il s’agit d’elle est une sportive atypique et complète. A part le kickboxing, elle est une basketteuse et boxeuse à part entière. « J’aime le basket-ball et j’ai décidé d’intégrer les rangs du club de Fandrefiala » a-t-elle déclaré. Elle a déjà été sacrée championne et vice-championne de Madagascar avec cette formation. Mais ce n’est pas fini, Miora Tina aime le sport de contact et a décidé de pratiquer la boxe anglaise. Cette année, elle a remporté le titre national chez les moins de 48 kg sous les couleurs du club Métropole.

Sacrifices. A force de travailler, rien n’est impossible. Miora Tina est une bosseuse. Elle s’entraîne quotidiennement avec son père et à l’approche des compétitions, les entraînements s’intensifient à raison de deux à trois séances par jour. Son prochain objectif est de remporter le titre mondial. Un objectif qu’elle va tenter de concrétiser. Comme tout sportif, elle rêve de devenir combattante professionnelle. Ayant le « look » d’un « garçon manqué », elle est accro à la mode mais ses goûts ne ressemblent pas à ceux des filles de son âge. « J’aime les pantalons jeans, les shorts, les chemises, les tee-shirts et les maillots » affirme-t-elle avec humour. Elle se reconnaît deux défauts : une propension à s’énerver facilement et une tendance à lâcher prise en cas de fraude et d’injustice sur le ring. Elle a deux qualités : elle est sociable, et côté sport, elle est une battante. En dépit de la pratique de trois disciplines à la fois, Miora Tina ne minimise pas pour autant les études. Elle est actuellement en première année en économie à l’Université d’Antananarivo. Elle rêverait aussi un jour d’endosser l’uniforme d’officier militaire. « Je vais passer le concours à l’Académie Militaire (ACMIL) après mes études » souhaite-t-elle. Mais avant tout cela, elle lance un message à tous les jeunes : « Vivre sa passion ». « Il ne faut jamais minimiser les entraînements et les consignes des entraîneurs si on veut réussir. Il faut aimer ce qu’on fait » conclut-elle.
T.H