S’accrocher à son rêve malgré les obstacles croisés sur son chemin et ne cesser d’y croire. C’est ce qu’a fait Prisca Rakotomalala. Aujourd’hui, elle est devenue l’une des rares professeurs de danse orientale dans la Capitale. Un métier qu’elle exerce avec passion.
Tout juste trente-six ans mais un parcours riche, tant en rencontre qu’en expériences ! Née le 27 avril 1982, Rakotomalala Harinavalona Marie Ange Prisca, est non seulement une mère de famille et une épouse, mais également une chorégraphe en danse orientale et un professeur passionné. Comment elle a atterri dans le monde de la danse ? « En fait, j’ai aimé danser depuis ma tendre enfance. J’ai intégré le groupe Hitsikitsika à l’âge de sept ans. J’y suis restée pendant quatre ans. Pendant les grandes vacances, on préparait toujours une petite chorégraphie avec mes amies du quartier, et on donnait des petits spectacles. C’était toujours moi qui jouais la chorégraphe. On s’y croyait vraiment à l’époque. Ma passion grandissait au fur et à mesure des années. A un moment donné, il y a eu une personne qui nous a remarquées et nous a donné notre chance. La même année, nous participons donc à une animation de vacances à la Tranompokonolona Isotry ».
Du rêve à la réalité. « J’ai toujours été une grande bavarde. J’ai pourtant été concentrée sur mes études. Et quand de temps en temps, j’ai de mauvaises notes, je préparais les raisons que j’allais avancer à mon père pour me justifier, parce qu’il était un peu sévère. Avant de lui montrer mes notes, je lui disais donc que quand je serai grande, je deviendrai prof de danse. Une conviction qu’il ne trouvait pas d’un bon œil. Une réaction propre à tous les pères car pour lui, c’étaient les études avant tout. Aujourd’hui cependant, mon père est heureux pour moi parce que j’exerce un métier que j’aime. Il est également fier que je me sois accrochée à mon rêve. Ma mère ? Elle m’a toujours encouragée. Je me souviens, elle nous mettait la pression pour qu’on chantait et dansait pendant les mariages et autres fêtes familiales. J’en pleurais des fois mais aujourd’hui, je l’en remercie. Si j’ose me produire devant un public et si je n’ai plus peur du regard des autres, c’est aujourd’hui grâce à elle ». A 16 ans, elle intègre le groupe Tsingory. « L’une de mes plus belles expériences. L’ambiance y était bon enfant, on apprenait beaucoup. Mais il fut un temps où j’ai dû arrêter parce que j’étais en période d’examen. A 18 ans, j’avais plus de temps pour danser ». Quatre ans plus tard, elle retrouve la piste. « J’ai appris la danse de salon ». Ayant constaté sa rapidité et sa capacité à danser, son professeur lui a suggéré de participer à un concours de danse. Proposition qu’elle a bien évidemment acceptée. « J’étais en deuxième place », se souvient-elle, nostalgique.
Professionnelle. En 2013, elle est acceptée par l’une des plus prestigieuses écoles de danse de La Réunion : Institut des Arts Ismaël Aboudo. « J’ai donc commencé à approfondir la danse. J’ai parallèlement suivi une formation en métropole, à Lyon au « Dominique Bengasini ». Plus d’une année plus tard, j’ai commencé à apprendre la danse, toujours à l’île sœur. C’est là que j’ai découvert la danse orientale ». Son master en danse sportive en poche, elle eut une autre idée : celle d’approfondir la danse orientale. « J’ai été donc formée par Bouthaina Yala. J’étais tombée amoureuse de cette danse où tout est synonyme de féminité ». Non contente de son parcours, elle ne cesse de se perfectionner. « J’assiste à des stages professionnels, notamment avec Rajaa Ben Moussa et Farida, une personnalité très connue dans le monde de la danse orientale à Saint-Etienne ». Voulant toujours aller plus loin, la jeune femme décide de partager son savoir, et se met à enseigner. Cela, après en avoir obtenu l’autorisation bien sûr. En 2009, elle revient au pays et crée sa propre école de danse. « Suite au contexte politique et aux évènements malheureux de 2009, j’ai dû fermer l’école. Mais à l’époque, je commençais déjà à donner des stages de danse orientale ». En 2011, elle revient définitivement au pays. La même année, elle met au monde sa petite fille, son plus grand bonheur.
Mahetsaka