
Ebène, palissandre, bois de rose, mais aussi du bois blanc comme le « fanazava » et le « hazotokana » ou encore le « tsivakimbaratra »… Salomon Rakotomanana maîtrise à la perfection l’art de changer les bois en magnifiques sculptures inédites.
L’une de ses spécialités ? Le « siko-bontolo », une taille intentionnellement inachevée effectuée dans le tronc du bois. Le contraste est tout simplement saisissant entre la partie travaillée, lissée à la perfection, et le brut laissé en l’état qui la valorise tout en semblant rappeler le chemin parcouru depuis le premier coup de burin. D’autres se rapprochent plus de l’art ancestral : le « zafimaniry », avec toujours ce côté original qui singularise le sculpteur. Ce qui ne signifie pas pour autant que celles-ci sont des reproductions de pièces déjà existantes. Car le « copier-coller », ça il ne connaît pas. Il laisse ce soin à d’autres.

Créatif. Ses œuvres sont surtout les fruits de ses longues expériences et des recherches qu’il a effectuées tout au long de sa carrière. Si certains se lancent dans la sculpture par coup de cœur ou par caprice, lui y a baigné depuis son enfance. Fils et petit-fils de sculpteur, cet artiste d’exception hérite tout naturellement du talent de ses aînés et sait en tirer toutes les ficelles. Il réalise sa première sculpture à 10 ans. Ce n’est pourtant que 13 ans après, qu’il décide de se lancer sérieusement dans cette voie et d’emboîter le pas à ses parents. Dans les années 80 voit donc le jour « Manan’art ». L’atelier où prennent vie ses sculptures, tout aussi singulières les unes que les autres et plus important encore, en modèle unique.

Actif. Depuis la création de Manan’Art, spécialisé en création de sculptures figuratives, décoratives et abstraites, dans les années 80, Salomon n’a cessé de travailler dur pour se démarquer et faire évoluer son œuvre. Dans les années 90, il participe donc à tous les salons organisés dans la Capitale. En 1994, il participe à son premier évènement international. Depuis, il n’a cessé de voyager, en Hexagone en particulier, pour dévoiler ses œuvres. En 2001, Ronadoo, expert italien -restaurateur d’œuvres l’initie au traitement et à la finition du bois. La même année, il est nommé Chevalier de l’Ordre du Mérite Artisanal. Quatre ans plus tard, il suit une formation en design et gestion de production avec le même professionnel. Très impliqué dans le milieu associatif, l’artiste est entre autres Secrétaire Général du groupement des artisans du bois (GARFID) et Président de Ravo-Mihary qui lutte pour le développement durable de la région du lac Masotsora.
Mahetsaka