
Autodidacte, Tahina Harilala Razanamparany n’a pas eu de mal à comprendre le monde de la mode. Visionnaire, il a trouvé dans la mode une opportunité de créer. « J’ai fais l’effort de m’investir à fond et de me trouver une place et j’ai réussi », a-t-il dit avec fierté. Parcours singulier, ce jeune homme de 26 ans est passé de danseur à dirigeant d’une agence de mannequinat.
Passionné par la danse traditionnelle malgache depuis ses 11 ans, Tahina Harilala Razanamparany est devenu danseur à l’âge de 15 ans. Après avoir eu son bac, il intègre un club de danse. Quatre années passèrent. Talentueux, il s’est fait repéré par des chorégraphes. Ceux-ci lui ont appris quelques techniques. Ensuite, Tahina devient animateur et coach de Zumba. Ainsi, en faisant ses shows, il rencontre des personnes du monde de la mode alors qu’il avait 18 ans. Ces professionnels l’ont initié à ce domaine.
Son tout premier défilé remonte au café de la Gare, en 2010. « Je ne me souviens plus avec quels stylistes mais… C’est le jour où la « mode » est devenue une partie de moi. Étant mannequin novice qui ne connaissait presque rien, je voulais intégrer des agences de formation et de mannequinat pour voir un peu plus. Avec l’appui de ma défunte mère je me suis lancé. La plus célèbre et la seule dans ce temps là c’était l’Agence Lolita. Malheureusement, je n’ai pas été sélectionné. A l’époque je mesurais 174cm et 65 kg. Je ne faisais pas le poids face à mes concurrents », a t-il raconté avec un sourire aux lèvres.
Il enchaîne les castings en tant que mannequin Freelance mais sans succès. Démotivé, il s’est focalisé sur ses études et la danse, et abandonne pendant un certain temps le mannequinat. En 2013, il a obtenu avec succès son Diplôme de DTSS ou Licence à l’Institut Supérieur de Technologie d’Antananarivo en gestion de projet, et en parallèle, il empoche un autre diplôme en Finances et Comptabilité chez ISMATEC. Comme tous les jeunes, après avoir eu ses diplômes, il s’est mis à chercher du travail. Il en trouva en 6 mois. Cependant, il n’avait pas abandonné l’animation et la danse. D’ailleurs ces activités arrondissent généreusement ses fins du mois. « Après quelques temps, je me suis rendu compte que de travailler cloîtré dans un bureau n’était pas fait pour moi et que j’étais plus un homme de terrain. J’ai donc démissionné et je me suis focalisé sur la création de Projet Evènementiel », a-t-il constaté.

Mise en valeur de la beauté malgache. Au début de l’année 2015, grâce à son petit frère, Ambinina Haritiana Razanamparany, qui est aujourd’hui dans l’armé, a pu intégrer par hasard une agence de mannequinat qui venait d’ouvrir. Mais après quelques temps, les circonstances ont fait que l’établissement où il travaillait ferme suite à une mauvaise gestion du dirigeant, l’équipe de l’agence s’est dissoute rapidement. Charismatique et dévoué, le jeune homme voulait sauver cet établissement en faillite. Alors, il crée BikaGasy. Fondée par sept jeunes passionnés de la mode, dont Tahina Harilala, l’agence « s’est fait respectée petit à petit et essaie toujours de renouveler et de chercher des projets pour développer la mode ».
Bikagasy compte actuellement une cinquantaine de mannequins. « Nous sollicitons la collaboration avec d’autres agences, des stylistes, des entreprises et des passionnés pour donner de la valeur à la mode vestimentaire malgache. J’ai l’honnête conviction que même si le mannequinat n’est pas encore considéré comme un travail, il a beaucoup d’avenir au vu du potentiel des jeunes créateurs malgaches, au vu des évènements de mode actuels. », a-t-il souligné.
Iss Heridiny