
De vraies stars du petit écran, le groupe d’humoriste « Tokiky » commence à se faire les grandes scènes. Lors de la 25e édition du Donia, Don et Pingouin ont fait rire les Nosibéens. Focus sur ce trio d’or de l’humour régional.
Trois comédiens dans la fleur de l’âge ont gravi les échelons petit à petit. En cinq ans, ils se sont fait une notoriété auprès des téléspectateurs de la capitale sous le nom évocateur de « Tokiky ». Don Christodule Vineray, Didier Aymard (Ronaldo /Jojoline) et Jaonarana Gildas Edhino (Pingouin) ont définitivement conquis le cœur des plus jeunes. Repérés par le chanteur Jerry Marcoss, ils ont allié le talent et l’osmose pour donner cette formule hors du commun. Depuis, l’on voit tantôt ce Monsieur médecin, cette « madame » « je-viens-tout-droit-de-l’ambany-tanàna » et ce grand bébé envahir le quotidien de ces enfants et adolescents à l’affût des dernières tendances. Les personnages varient selon les besoins et les inspirations, toutefois, ils ne manquent jamais de percer à jour les actualités, les faits de société et la vie au quotidien.

Dialectes multiples. Leur particularité qui fait leur force? C’est leur dialecte. Oui, si la majeure partie des humoristes malgaches sont issus des Hauts Plateaux, le trio s’exprime aisément en susurrant plusieurs dialectes de la région Sava, peaufinées subtilement par la langue officielle malgache. D’après Don Christodule Vineray de son vrai nom, « nos sketches touchent plus de monde. C’est un fait, le public se retrouve dans nos histoires. Comme tout communicateur, notre travail est d’informer, éduquer et divertir. Voilà pourquoi notre choix s’est porté sur l’utilisation de nos différents dialectes. Pingouin et moi parlons en dialecte et Ronaldo explique ou demande dans la langue officielle. Ceci est la dimension éducative de la chose. Habituellement, nos sketches tournent autour des actualités et de la conjoncture » relate-t-il lors d’une interview. Comme tout bon humoriste qui se respecte, le trio verse dans le satire et la rhétorique à souhait, sans pour autant faire dans le second degré.
Improvisation. Sortant des sentiers battus des « one man show », ils s’attellent plus aux court-métrages. Avec environs 24 épisodes par mois, ces comédiens ont développé leur jeu depuis tout ce temps. « En cinq ans, nous avons pu établir une complicité qui nous sert bien plus que les mots. » Un geste, un regard… tout cela suffit à ce qu’ils se comprennent les uns les autres. Champions de l’improvisation, les trois évoluent selon l’humeur, le moment et les circonstances. « Sans trop de préambules, quand nous montons sur scène, nous impliquons principalement le public, ce qui nous vaut de toujours improviser, en glissant évidemment des vannes et provoquant des hilarités. Avec l’expérience et le temps, nous arrivons toujours à mettre l’ambiance voulue sans pour autant être prévisibles» enchaîne Pingouin. Par ailleurs, ils ont démontré cela lors du festival Donia qui a soufflé ses 25 bougies la semaine passée à l’île de Nosy-Be.
Zo Toniaina