
Directeur artistique du festival Gasy Bulles, Yves Robinson est un dessinateur passionné qui s’est découvert au fil des traits. D’un coup de crayon à un autre, Yves esquisse sa carrière de dessinateur et bédéiste.
D’un naturel simple, jovial et gentil, Yves est le genre de gars qu’on a envie d’avoir comme ami. Serviable, passionné, impliqué et engagé, il participe activement à l’organisation du festival Gasy Bulles, qui en est déjà à sa 12e édition cette année et qui se tient pratiquement dans toute la ville du 04 au 18 juin. Véritable « enfant » de ce festival, Yves fait partie de cette jeune génération de dessinateurs qui veut porter haut les couleurs de cette discipline d’art.
Déclic. A la base, Yves n’avait pourtant rien du dessinateur et bédéiste qu’il est devenu. « Quand j’étais à l’école, je dessinais bien sûr, comme tous les gamins. Mais il n’y avait rien d’extraordinaire. Plus grand, je me suis inscrit à l’école d’architecture à l’ESMAP. Et le dessin faisait partie des exigences, car il fallait savoir dessiner, les illustrations étant les meilleurs moyens de présenter un projet au client. J’ai alors davantage dessiné, j’ai même décidé de suivre des cours de dessin un peu partout, au CGM, auprès de Hemerson et au sein de l’association Tantsary » raconte Yves. « C’est comme ça que j’ai découvert le monde merveilleux du dessin. Au CGM et avec Hemerson, j’apprenais plutôt la peinture, je me suis spécialisé dans l’aquarelle. Mais c’est chez Tantsary que l’intérêt pour les dessins et la passion pourles bandes dessinées se sont développés en moi » ajoute-t-il. Moins à l’aise dans l’anatomie, plutôt orienté vers les paysages et le décor, Yves avoue : « Je ne suis pas encore très bon pour dessiner des hommes et des anatomies humaines. C’est mon point faible si bien que lorsqu’il y a des projets collectifs de bande dessinée, je préfère être coloriste, ou faire les décors et les paysages. Mais j’apprends petit à petit et lorsqu’il s’agit de mes propres BD, je me mets à esquisser mes petits personnages ».
Tremplin. Aujourd’hui, l’étudiant en architecture est devenu professeur d’art plastique au Collège de France. « C’est une opportunité qui s’est offerte à moi et je l’ai saisie. De toute façon, j’aime bien transmettre mes connaissances en dessin. Mais cela ne veut pas dire que j’ai oublié ma formation de départ : devenir architecte. Je compte toujours continuer ces études là aussi » rassure Yves. Pour l’heure, les dessins prennent beaucoup de place dans ses engagements. Et l’organisation de ce festival annuel de bande dessinée, le seul dans le pays, lui prend du temps. Car faire en sorte que le festival se fasse chaque année est un vrai défi, qui relève surtout de la passion. « En 2011, j’ai participé au festival, alors que j’étais déjà membre de l’association Tantsary. Je proposais mes planches, je participais en tant que dessinateur. Mais depuis deux ans maintenant, je suis passé derrière les commandes pour devenir organisateur » dit-il.
Le festival Gasy Bulles, c’est une opportunité offerte aux dessinateurs, notamment aux jeunes, de mener une carrière, de rencontrer d’autres professionnels, mais surtout d’acquérir une visibilité importante en tant que dessinateur. Aujourd’hui, beaucoup de bédéistes ont pu trouver des éditeurs qui leur permettent de sortir des frontières malgaches pour présenter leurs albums. Et le tremplin offert par ce festival y est pour quelque chose. D’ailleurs, grâce au festival, les bédéistes pourront être édités dans un album collectif. Ce sera le cas pour le « sary Cover », consacré à Dama en 2015 et Rolf pour cette année, mais aussi BD métal et l’expo Ohabolana.
Anjara Rasoanaivo