Le Sommet des 15 pays membres de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe, représentés par leurs chefs d’État ou de gouvernement respectifs, ont tenu avant-hier un sommet par vidéoconférence.

Date limite. La tenue de la réunion le 17 décembre 2025 n’est pas un hasard de calendrier. En effet, c’est la date limite pour l’élection d’un nouveau président de la République de Madagascar tel qu’il résulte de l’article 53 alinéa 1er de la Constitution cité par la Haute Cour Constitutionnelle dans sa Décision du 14 octobre 2025 concernant une requête aux fins de résolution sur une sortie de crise politique. Il est mentionné dans le Considérant 9 qu’ « Après la constatation par la Haute Cour Constitutionnelle de la vacance de la Présidence de la République, il est procédé à l’élection d’un nouveau Président de la République dans un délai de 30 jours au moins et 60 jours au plus, conformément aux dispositions des articles 46 et 47 de la Constitution ».
Gouvernance démocratique. Les « 30 jours au moins » et « 60 jours au plus » devaient courir à compter de la constatation de la vacance, c’est-à-dire le 14 octobre ou à la limite, à partir de l’investiture du Colonel Michaël Randrianirina en tant que chef de l’État. Le délai constitutionnel n’a pas été respecté malgré son caractère impératif. Ce qui a vraisemblablement amené la SADC à dire que « le Sommet a réaffirmé la position ferme de la Région en faveur de la protection de l’ordre constitutionnel et de la gouvernance démocratique, et a souligné son engagement à rétablir la paix, l’ordre constitutionnel et la démocratie dans la République de Madagascar ».
Feuille de route
Dans la foulée, « le Sommet a demandé à la République de Madagascar de soumettre un rapport sur l’état de préparation au dialogue ainsi qu’un projet de Feuille de route nationale d’ici le 28 février 2026, suivis de mises à jour périodiques en mai, août et novembre 2026 au Président de l’Organe de la SADC ». Ce qui cadre d’ailleurs avec la Décision de la HCC selon laquelle « il revient au Colonel Michaël Randrianirina, la charge, sous le contrôle de la Haute Cour de céans, de prendre toutes les mesures rendues strictement nécessaires et inextricables par les circonstances et ce, dans des champs d’application et délai très limités ». Le juge constitutionnel considère que « le constituant n’entend pas permettre de confier de manière prolongée les attributions du président de la République aux autorités qui n’en sont pas les titulaires de droit commun ».
Transition. Le mot est prononcé par le Sommet qui « a salué le rétablissement du calme à Madagascar et a pris note du processus de consultation nationale lancé par le gouvernement de transition le 10 décembre 2025 ». La SADC de répéter deux fois le même terme en déclarant que « le Sommet a exhorté le gouvernement de transition de Madagascar, dirigé par S.E. le Colonel Michaël Randrianirina, à engager un dialogue national inclusif, dirigé et porté par les Malgaches, durant la période de transition, afin de créer les conditions propres à la tenue de nouvelles élections et d’appuyer de manière pacifique le retour des exilés politiques ». Une manière de signifier que ces derniers ont le droit de revenir au pays, sans être inquiétés par les autorités de la Refondation. Un vocable que la SADC évite soigneusement d’employer dans son communiqué à travers lequel la Communauté de Développement de l’Afrique Australe « a réitéré sa volonté de continuer à suivre de près l’évolution de la situation politique et sécuritaire dans la République de Madagascar jusqu’à l’établissement d’un gouvernement élu au moyen d’un exercice d’appel aux urnes ». Un communiqué fait le 17 décembre 2025 à Pretoria que la SADC a rédigé exprès en français pour que toutes les parties concernées n’aient pas à le traduire et à en trahir le sens et l’essence.
R.O



