La question posée par un quotidien de la capitale sur la possible fermeture de l’entreprise Tiko n’est pas innocente. Même si l’information est donnée au conditionnel, on ne peut que faire le rapprochement avec la déclaration faite par le ministre de l’Industrie de l’obligation de certaines sociétés de respecter des normes environnementales. A travers ces propos sybillins, les journalistes ont fini par deviner où le ministre voulait en venir. On se rend compte aujourd’hui de l’obstination du régime HVM à couper entièrement l’herbe sous le pied de l’ex-président Marc Ravalomanana. Le harcèlement dont il est l’objet montre qu’il est le principal adversaire du chef de l’Etat à l’élection présidentielle de 2018 et que tout doit être fait pour l’empêcher de remettre sur pied cette entreprise qui fait la fierté du pays.
Positions inconciliables entre le régime et Ravalo
Marc Ravalomanana a gardé tout son aura auprès de son électorat et il a regagné son crédit politique petit à petit malgré les tracasseries qu’il a subies depuis son retour au pays. L’élection de sa femme Lalao à la Mairie d’Antananarivo a été considérée comme sa première victoire politique. Cette installation à la tête de la capitale a été considérée par le régime comme un affront. Malgré les obstacles dressés sur son chemin, il a commencé à remettre sur pied son entreprise Tiko. Les autorités ont réussi à contrecarrer l’action de son épouse à la tête de la Mairie en ne pas octroyant à la CUA les subventions auxquelles elle a droit. Elle n’a donc pas pu réaliser ses projets à cause du manque de ressources financières. Malgré cela, l’ancien président a toujours déclaré qu’il ne voulait pas s’opposer au régime. Il a cependant commencé à aller au contact de la population et a pu se rendre compte du capital de confiance dont il bénéficie. En déclarant qu’il allait se présenter à l’élection présidentielle de 2018, il a commencé à se poser comme l’un des adversaires les plus sérieux du régime. L’offensive contre l’ancien président s’est accéléré ces derniers jours avec les critiques adressées à la CUA pour son inaction face à la propagation de la peste. C’est au Carlton, hier lors du colloque sur les finances locales, que les griefs de Mme Lalao Ravalomanana contre le pouvoir central ont été exposés clairement, obligeant le premier ministre à y répondre. Le contentieux est maintenant étalé sur la place publique et les positions semblent difficilement conciliables.
Patrice RABE