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lundi, juillet 7, 2025
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Post-Batsirai : Unité nationale fragilisée

Une manifestation des maires dans le district d’Ikongo sur la quantité des vivres.

Les membres du gouvernement ont pris part à la riposte post-cyclonique depuis le début du mois. Des vivres ont été acheminés dans les régions où des voix s’élèvent pour réclamer plus d’équité.

Depuis le début du mois, tout l’Exécutif est mobilisé pour venir en aide aux sinistrés après le passage d’Ana, Batsirai et Dumako. Ces trois cyclones ont ravagé des villes et des campagnes dans plusieurs régions de la Grande île. On cite, entre autres, les régions Atsinanana, Vatovavy, Fitovinany, Amoron’i Mania, Haute Matsiatra, Atsimo-Atsinanana, qui figurent parmi les plus impactées par ces cyclones. L’Etat a organisé des actions de riposte avec l’aide de quelques pays étrangers. Des aides essentiellement alimentaires et logistiques, avec des lots de vivres et abris d’urgence, qui sont dépêchées dans plusieurs villes. Leur acheminement a toujours fait l’objet d’une diffusion médiatique bien orchestrée par les ministres et les responsables politiques locaux. Les opposants s’invitent également à la mise en scène. Toutefois, le récent cas dans le district d’Ikongo est flagrant, fait scandale, avec les sinistrés qui n’ont bénéficié que d’une poignée de riz blanc et quelques millilitres d’huiles alimentaires si d’autres ont eu des sacs entiers et des bouteilles pleines.

Ikongo. Les villes sont servies par les vivres qui foisonnent. Mais des langues se délient pour soulever certains cas de localités qui restent toujours démunies après le passage des cyclones. Soit l’acheminement des vivres a pris beaucoup de retard, soit ces dernières se sentent complètement oubliées et ne bénéficient d’aucune aide. Quelques jours après le passage de Batsirai, des sources ont évoqué le cas du district d’Ikongo qui a failli être jeté aux oubliettes quant aux aides d’urgences fournies par l’Etat. Le député élu dans cette zone reculée, Jean Brunelle Razafitsiandraofa, est monté au créneau pour réclamer les aides pour sa circonscription. Les vivres ne sont acheminés qu’une semaine après le passage de Batsirai. Dans le district de Befotaka Sud, les aides ont été larguées par voie aérienne le 17 février dernier, selon les informations fournies par le ministère de la Défense nationale. A Mananjary, le député local a crié contre le manque d’équité quant à la répartition des secours. Les sinistrés dans les zones rurales dans ce district ne bénéficient pas des aides, selon Charlot Mamihaja.

Ethnie. La mauvaise répartition des aides de l’Etat risque alors d’intensifier une poussée tribaliste que certains véhiculent déjà dans un contexte politique fortement marqué par la fragilité de l’unité nationale. Le départ récent d’un membre du gouvernement a été apprécié par un député comme un coup bas contre les « côtiers ». Des étudiants à Toamasina n’ont pas hésité à brandir leurs origines ethniques pour faire face à une tension interne au sein de l’Université. Des originaires des ethnies Betsileo et Antaisaka sont sortis de leurs auberges pour soutenir deux femmes ministres en mauvaise posture. Ces cas ont démontré que la carte ethnique est toujours mise en avant, mettant en branle l’unité nationale, pour polluer le débat politique. L’ambiance est morose alors que le pays n’est pas encore sorti d’affaires. Les prévisions météorologiques réalisent une probabilité d’impact direct d’Emnati, le nouveau cyclone tropical qui rôde déjà dans l’océan Indien, sur les côtes de Mahanoro cette semaine. La menace de l’intensification des dégâts est bien réelle.

Rija R.

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