
Le projet riz hybride, qui a été lancé officiellement par le Président de la République Andry Rajoelina dans le district d’Amparafaravola à Alaotra Mangoro, sera mis en œuvre dans 14 régions de Madagascar. « L’objectif consiste à booster la production rizicole afin de garantir l’autosuffisance alimentaire dans le pays. En effet, il a déjà été prouvé que l’on peut enregistrer un rendement de productivité variant entre 7 tonnes à 10 tonnes par hectare si l’on utilise les semences de riz hybride », a évoqué la Secrétaire d’Etat auprès de la Présidence en charge de la Souveraineté Alimentaire, Tahian’ny Avo Razanamahefa. Toujours dans le cadre de ce projet national inscrit dans la politique générale de l’Etat, le gouvernement ne ménage pas ses efforts pour renforcer son soutien aux agriculteurs pour pouvoir atteindre cet objectif ambitieux. « C’est pourquoi, nous les avons dotés en intrants agricoles. C’est indispensable pour améliorer les rendements de productivité d’autant plus que les paysans en ont grand besoin face aux effets néfastes du changement climatique », tient-elle à préciser. Exploitation sur 50 000 ha. Ainsi, 1 400 paysans ont bénéficié chacun de 25 kg/ha de semences de riz hybride, de 300 kg/ha d’engrais NPK, de 100 kg/ha d’urée et de 350 kg/ha d’engrais organiques. Ces bénéficiaires ont exprimé leur gratitude envers le président de la République tout en étant rassurés que leur campagne rizicole sera sauvée malgré le retard des pluies affectant leur repiquage d’autant plus que le riz hybride est une variété à cycle court. Ils espèrent même avoir une meilleure récolte pour cette campagne culturale. Il est à noter que le projet riz hybride sera mené dans quatorze régions, à savoir Alaotra Mangoro, Vakinankaratra, Amoron’i Mania, SOFIA, Boeny, Bongolava, Itasy, Atsimo Andrefana, SAVA, Analanjirofo, Melaky, Analamanga et Menabe. « La variété de riz hybride est adaptée aux conditions climato-pédologiques de ces régions. Dans le cadre de ce lancement officiel de la campagne, nous misons sur l’exploitation des rizières à raison de 50000 ha. Les récoltes des paysans trouveront également preneurs. L’année prochaine, nous prévoyons de faire une extension en développant le riz pluvial », a fait savoir la Secrétaire d’Etat auprès de la Présidence en charge de la Souveraineté Alimentaire. Récolte en juin. En outre, elle a annoncé que la production de semences de riz hybride va démarrer ce mois-ci à Morondava. « La récolte sera attendue en juin prochain. Ce qui permettra aux paysans d’accéder à cet intrant agricole à prix abordable. Au fil du temps, nous n’avons plus besoin d’importer ces semences de riz hybride de Chine. Ce n’est pas tout ! Nous avons mobilisé le secteur privé à installer des usines de production d’engrais organiques dans les zones à forte potentialité en riz en vue de booster la production agricole. Avant tout cela, nous avons renforcé la formation des paysans bénéficiaires en matière de technique de production de riz hybride. Le « Tranoben’ny Tantsaha » assure également la formation de ses pairs », a-t-elle ajouté. Par ailleurs, des équipements agricoles modernes, tels que des tracteurs, des moissonneuses-batteuses et des décortiqueuses, sont remis aux coopératives agricoles dans le but de réduire le coût de production des exploitants agricoles. « Une chose dont on est sûr, la vulgarisation de ce riz hybride contribue non seulement à améliorer les revenus et le niveau de vie des paysans mais aussi à économiser des devises à la nation car notre dépendance à l’importation en riz diminue. Ce qui permettra de réduire la pauvreté à Madagascar », a réitéré la Secrétaire d’Etat chargée de la Souveraineté Alimentaire, Tahian’ny Avo Razanamahefa. Navalona R.
Radomelina vient d’imposer le riz hybride aux paysans de l’Alaotra, sous prétexte d’augmenter la production et d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Mais derrière cette annonce se cache une politique qui risque de détruire l’agriculture locale.
Le riz hybride oblige les agriculteurs à racheter chaque année des semences importées, les rendant totalement dépendants. Contrairement aux variétés locales, ce riz ne peut pas être ressemé, ce qui enrichira les fournisseurs de semences tout en appauvrissant les paysans.
Pire encore, il nécessite une irrigation abondante et des intrants chimiques coûteux. Dans un contexte où l’eau manque et où les exploitants peinent déjà à survivre, cette culture sera un fardeau supplémentaire.
Radomelina vend un rêve illusoire pour masquer des années de sabotage du secteur agricole. Ce n’est pas une révolution, mais une menace qui met en péril l’avenir des riziculteurs malgaches.