« Quelle est donc la raison réelle de ma détention ? » C’est la question que l’ancien président de la république placé en résidence surveillée à l’Amirauté d’Antsiranana a posée lors de la visite autorisée de sa femme. Lalao Ravalomanana est de retour à Tana. Son constat est sans équivoque. L’ancien président de la république est en détention. Il ne jouit d’aucun respect du à son titre. Il n’a pas le droit de communiquer par téléphone. L’épouse attristée, les larmes aux yeux, a convoqué la presse au nom de la transparence et pour ne pas laisser le public sur sa faim sur les conditions de détention de Marc Ravalomanana.
Pourquoi sa détention ?
Les explications données par les autorités lors de l’arrestation musclée de Marc Ravalomanana à son domicile de Faravohitra ne semblent plus suffire à justifier les conditions actuelles dans lesquelles se trouve l’ancien président de la République. Il avait été dit pourtant à cette époque qu’il n’a pas été arrêté ou emprisonné mais mis en sécurité. Que c’est à cause de ses propos provocateurs frisant l’illégalité le jour de son retour au pays inopiné, que les forces de l’ordre ont été autorisées à intervenir dans l’intérêt bien compris de sa sécurisation. Mais le constat de son épouse est aujourd’hui bien loin de ces arguments des dirigeants. Marc Ravalomanana a perdu à ses yeux ses droits d’homme libre. Il n’a rien de différent d’un détenu en prison. Et pourquoi s’interroge- t-on aussi au sein de l’opinion publique ? Est-ce parce qu’il est rentré en catimini ? Est-ce parce qu’il pense toujours être le président de la République ? Est-ce parce qu’il ne veut pas reconnaître la légalité et la légitimité de celui qui est au pouvoir après les élections démocratiques de l’année dernière ? Est-ce parce que les tenants du pouvoir actuels sont pour lui des adversaires politiques qui craignent qu’il se venge ? Quelle est donc la raison réelle de la détention de Marc Ravalomanana ? On ne sait. Mais quoi qu’il en soit, Lalao Ravalomanana a tenu à faire savoir qu’ils soutiennent la réconciliation nationale dirigée par le FFKM. Elle estime qu’il n’y a moment plus favorable à une telle initiative que cette période de Noël. Et c’est dans cet esprit de réconciliation qu’elle demande aux « raiamandreny » de ce pays de laisser son époux, père de famille fêter le jour de la Nativité à leur résidence à Faravohitra. Elle espère grandement un geste de la part des dirigeants en proposant pourquoi ne pas se rapprocher et dialoguer pour reconstruire ensemble ce pays. La balle est dans le camp des dirigeants.
Zo Rakotoseheno