Le maître de l’Elysée a décidé de ne pas briguer un second quinquennat. Même décision de la part du président de la Commission Européenne qui ne compte pas rempiler pour 5 ans après l’expiration de son mandat en 2019.
Pousser à la « roa »
Le renoncement de François Hollande au renouvellement de son mandat, constitue une grande première dans les annales de la Ve République française. « Le pouvoir, l’exercice du pouvoir, les lieux du pouvoir et les rites du pouvoir ne m’ont jamais fait perdre ma lucidité, ni sur moi-même, ni sur la situation », a-t-il déclaré. Rappelant dans la foulée, sa promesse de ne pas se présenter à sa propre succession, s’il ne parvenait pas à inverser la courbe du chômage. « Un engagement majeur » qu’il avait pris durant sa campagne électorale, mais qui ne devait s’amorcer très timidement que vers la fin de son mandat. Des résultats aussi tardifs que légers qui ont pesé lourd dans sa prise de décision. Laquelle a peu de chances de faire école en Afrique où les dirigeants sont plutôt en mode « tsy hiala aho ». A l’exception si c’en est une, du président angolais Eduardo Dos Santos qui ne se représentera pas cette année, après s’être toutefois accroché 37 ans au pouvoir. Seul son homologue de la Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema bat son record de longévité d’…un mois. A Madagascar, le HVM pousse à la roue pour ne pas dire à la « roa » mandat, l’actuel locataire d’Iavoloha qui n’a pourtant pas réalisé son engagement électoral de mettre fin au délestage en l’espace de 3 mois. En témoigne la récente série de manifestations en divers endroits du pays qui pourrait ne plus faire passer le courant entre le président et la majorité silencieuse qui commence aujourd’hui à élever la voix et qui pourrait demain lui priver de ses voix. La cote de popularité ou d’impopularité (c’est selon) du futur président candidat est ce qu’elle est, faute de sondages – pas toujours IFOPla – comme en France où la cote de François Hollande était au plus bas, avant de connaître un bond après sa décision inédite. Il n’est « pas un bon Président », selon la majorité des sondés qui trouve en revanche « bonne », sa décision de renoncement. Il, c’est évidemment le président français, même si cela devrait servir de leçon à d’autres présidents en exercice.
R. O