Selon Serge Zafimahova, un modus vivendi de la classe politique malgache sur les priorités économiques consiste à établir une stratégie pour éviter qu’à chaque alternance politique les acquis antérieurs soient remis en cause.
La plateforme Dinike a procédé à la présentation des membres de son bureau permanent, hier, à Behoririka. Serge Zafimahova en est le président national. D’autres membres influents composent également ce bureau, entre autres, Virapin Ramamonjisoa et Constant Raveloson. Cette plateforme compte actuellement 25 entités dont 14 partis politiques et 11 membres de la société civile. Lors de son intervention, Serge Zafimahova n’a pas manqué de souligner que « la pandémie de Covid-19 entraîne une grave crise sociale et économique. Le confinement contribue à favoriser le blocage de l’économie réelle, le tout aggravé par une recrudescence de l’insécurité. La crise sanitaire frappe de plein fouet l’économie réelle et les emplois principalement dans le secteur privé fortement impacté par la pandémie, l’amputation des salaires, les chômages techniques, les licenciements…et même par la fermeture d’entreprises et des cessations d’activités économiques génératrices de revenus. Pourtant, l’usage de la planche à billets pour financer le secteur non productif est inflationniste ».
Besoins vitaux. Et de continuer que « la situation de précarité alimentaire, particulièrement dans les zones urbaines, impacte la résistance à une maladie comme la Covid-19. Comme des vases communicants, l’impossibilité d’approvisionnement des besoins vitaux liés à la vie quotidienne accroît l’insécurité… les risques d’embrasement spontané d’émeutes de la faim sont réels ». Connu pour son franc-parler, l’ancien ministre et non moins ancien directeur de cabinet du professeur Albert Zafy a martelé que les chiffres des trafics sont étourdissants. Il a ainsi cité comme exemple les trafics d’or, se chiffrant entre 12 et 20 tonnes. Les retombées économiques de la Covid-19 ont également été soulevées par Serge Zafimahova. La crise sanitaire engendrée par la Covid-19 rebat les cartes économiques internationales tout en soulignant au passage l’archaïsme de la réglementation des opérations en capital et le sous-développement du marché financier. Par exemple, retirer ou déposer auprès d’une banque la modique somme supérieure ou égale à 10 millions ariary, soit l’équivalent de 2 300 euros, passe par des procédures fastidieuses, une vraie ineptie. A lui de conclure que « la décentralisation est incontournable ».
Centriste. De son côté, Virapin Ramamonjisoa, n’a pas manqué de rendre hommage aux victimes de la Covid-19 et de souhaiter un prompt rétablissement à ceux qui en sont encore malades. Egalement, il a loué les efforts fournis par le corps médical dans la lutte contre cette pandémie. Selon ses dires « Dinike n’hésitera pas à dire ce qui ne va pas au pays ». Et d’enchaîner que cette plateforme se positionne en tant que centriste. Il pense, en outre, qu’il faudrait laisser de côté les divergences de points de vue et plutôt penser à l’intérêt général. Il propose notamment l’instauration d’un dialogue entre les tenants du pouvoir et l’opposition.
Dominique R.