
La « marche citoyenne » ou « diabe » qu’Alain Ramaroson comptait faire samedi, remet sur le devant de la scène le rôle du Préfet de police.
Le Préfet de police est le représentant de l’Etat auprès de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA). « Il est le délégataire du ministre chargé de l’Intérieur », selon la loi portant statut particulier de la capitale qui vient d’être adoptée après d’âpres discussions et moult amendements à l’Assemblée nationale. En d’autres termes, le Préfet de Police d’Antananarivo est avant tout le représentant du ministre de l’Intérieur. Il est placé sous l’autorité hiérarchique du locataire de l’Immeuble Patte d’Eléphant qui l’a d’ailleurs proposé à ce poste en conseil des ministres. En fait, le Préfet de Police représente également le Premier ministre et chaque membre du gouvernement auprès de la CUA.
3 niveaux. La même loi sur le statut particulier d’Antananarivo ajoute que « cumulativement à cette fonction, le Préfet de police d’Antananarivo représente également l’Etat auprès de la Région d’Analamanga ». Ce qui ne correspond pas tout à fait à la structure à 3 niveaux fixée par la Constitution qui dispose que « les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) de la République sont les Communes, les Régions, les Provinces ». Normalement, à chaque CTD, devrait correspondre un représentant de l’Etat. Le fait que le Préfet de Police d’Antananarivo assume cumulativement les fonctions de représentant régional de l’Etat est dicté moins par un souci d’économie que par des calculs politiques. Sous couvert notamment du contrôle de légalité des actes des CTD par son représentant, il s’agit en fait pour l’Etat de contrôler la ville de Tana et la Région d’Analamanga qui constituent le centre géographique et névralgique du pouvoir. Faute d’avoir réussi dans son projet de diviser la Ville des Mille, le régime multiplie les bourdes.
R. O