La Plate-forme pour la Majorité Présidentielle ou PMP présentera aujourd’hui son candidat PM au président de la République.
Après une attente plus ou moins longue, le nom du nouveau premier ministre devrait être connu ce jour. Du côté du Mapar, la Plate-forme d’Andry Rajoelina, ses députés présenteront aujourd’hui à 8h au président de la République une liste des premiers ministrables. D’après une source proche du dossier, cette liste comporte trois noms. L’ancien secrétaire Général de la Présidence Haja André Resampa figure en tête de liste, suivi du député élu dans le district d’Ikongo Brunelle Razafitsiandraofa en deuxième position et de Manorohanta Cécile en troisième place. Le premier proposé n’est plus à présenter. Il figurait parmi les rares hommes de confiance de l’ancien président de la transition. Quant au second, il est l’ancien premier responsable de la police de l’Air et des Frontières de l’Aéroport d’Ivato. Son élection comme député est sa première expérience en politique. La troisième personne proposée a fait ses études en Lettres Françaises. Présidente de l’université d’Antsiranana, Manorohanta Cécile a été nommée ministre de la défense par Marc Ravalomanana. Cette nomination a accéléré la chute du régime de ce dernier car une grande partie des militaires n’ont pas accepté d’être gouvernée par une femme et civile de surcroit.
86 députés. Reste donc à savoir si ces trois personnalités présentées par le Mapar répondent aux critères établis par exemple par l’actuel locataire de Mahazoarivo. « Une personnalité qui se soucie de l’intérêt général des Malgaches et non de ses intérêts particuliers, qui a la compétence et l’expérience requises, qui bénéficie de la confiance de nos partenaires techniques et financiers internationaux, capable de convaincre et de négocier avec ces derniers ; et surtout un Premier Ministre qui a la confiance du président de la République. Le futur chef du gouvernement devrait également avoir de l’abnégation et de la sagesse. », estime Omer Beriziky. De l’autre côté, la Plate-forme pour la Majorité Présidentielle » (PMP) aura son candidat à la Primature, l’avis de la HCC ne pouvant pas d’ailleurs lier le président de la République, contrairement à un arrêt ou à une décision. Le candidat de la PMP sera unique. Son nom devrait être présenté au plus tard ce matin au président de la République. La Plate-forme pour la Majorité Présidentielle qui compte 86 députés présentera son candidat premier ministre en vertu de deux choses. Primo, elle est le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale suivant l’article 54 de la Constitution. A ce propos, il faut souligner que dans tous les pays, surtout là où la majorité est exigée, c’est lorsque l’Assemblée parlementaire se réunit que se regroupent ceux qui ont les mêmes sensibilités politiques. D’ailleurs, la HCC estime que l’Assemblée Nationale ne peut constitutionnellement fonctionner qu’à partir de la mise en place de son bureau permanent. En tout cas, il faut faire la différence entre « Constats issus des résultats définitifs proclamés par la CES » (NDLR : avis de la HCC) et « à l’Assemblée nationale » (NDLR : article 54 de la Constitution) d’une part et d’autre part entre « candidats élus députés » et « députés à l’Assemblée nationale ».
Incompatibilité d’humeur. Et secundo, la logique est que le président de la République ait besoin d’un Premier Ministre qui peut exécuter la politique générale de l’Etat qu’il détermine et arrête en Conseil des Ministres. « Nous venons de sortir d’une crise. Donc, il nous faut un président de la République et un Premier Ministre qui ont la même vision de la réalité. Quant à la composition du futur gouvernement, c’est au Premier Ministre de proposer, mais c’est le président de la République qui a le dernier mot. », estime le ministre Rolland Ravatomanga, chef de délégation de la Mouvance Ravalomanana, membre de la PMP. Il est donc souhaitable d’après un groupe d’éminents juristes malgaches qu’il n’y ait aucune antipathie ou une mésentente quelconque ou une incompatibilité d’humeur entre les deux chefs de l’Exécutif. D’ailleurs, le président de la République est le garant du fonctionnement régulier et continu des pouvoirs publics et de l’unité nationale (Article 45 alinéa 3 de la Constitution). Il faudrait donc un Premier Ministre qui accompagne en toute franchise le président de la République pour aboutir à une véritable réconciliation nationale, à une paix sociale et paix politique durable, restaurer l’Etat de droit et la démocratie, lutter contre l’insécurité, sortir Madagascar du sous-développement et de la pauvreté par le développement équilibré et harmonieux de toutes les collectivités territoriales décentralisées, et redonner confiance aux bailleurs de fonds, tout en préservant notre indépendance et notre souveraineté nationale.
RAJAOFERA Eugène