
Les efforts de préservation des tortues Rere, ces tortues d’eau douce endémiques de Madagascar, commencent à porter leurs fruits. A ce jour, quatre lâchers de cette espèce en danger critique, ont pu être effectués dans le lac Ravelobe, dans le parc national d’Ankarafantsika.
114 individus de tortues Rere – Erymnochelys madagascariensis de leur nom scientifique – viennent d’être relâchés le 27 mars dernier, dans le lac Ravelobe à Ampijoroa, situé dans le périmètre du Parc national d’Ankarafantsika. Une démarche entreprise dans le cadre de la préservation de cette espèce endémique de Madagascar qui se retrouve, malheureusement sérieusement menacée. En effet, leur grande taille les rend vulnérables car cela séduit la population locale pour les consommer. La consommation de ces tortues ainsi que de leurs œufs par les communautés sises autour de leur site de localisation, représente ainsi la plus grande menace pour cette espèce. Selon Angelo Ramy Mandimbihasina, coordonnateur auprès de l’organisme de conservation Durrell, cette espèce, également appelée podocnémide de Madagascar et endémique des rivières, lacs et marécages de l’Ouest de la Grande Ile, de Sambirano à Mangoky, est classée en danger critique d’extinction selon l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).
Le lâcher de tortues qui a pu être effectué le 27 mars dernier, n’était pas le premier du genre. Il s’agissait du quatrième lâcher de cette espèce de tortue, réalisée dans les lacs du Parc national d’Ankarafantsika, mais le tout premier, dans le lac Ravelobe.
Tradition. La réintégration de ces tortues dans le lac Ravelobe était un véritable événement dans la localité. Il était précédé d’un culte traditionnel près du palais de la famille royale locale. Une initiative visant à valoriser la culture traditionnelle, mais également « afin de demander la bénédiction des ancêtres pour la réussite de la restauration écologique du lac, incluant les tortues Rere, ainsi que pour le développement de l’écotourisme dans le parc national d’Ankarafantsika », a-t-il été rapporté. Tous ces événements ont eu lieu, justement le jour de la célébration de la journée mondiale des zones humides à Ampijoroa afin de signifier aux communautés locales l’importance de ces lacs. En effet, l’eau du lac Ravelobe joue un rôle essentiel dans le système d’irrigation de la plaine rizicole de Marovoay, le second grenier à riz de Madagascar. La restauration du lac fait, ainsi, partie du maintien de l’équilibre écologique du site, tout en contribuant à la durabilité de ce système d’irrigation, face aux défis du changement climatique.
Hanitra R.