Un des membres de la commission, Mathieu Ramasiarisolo a annoncé publiquement sa démission hier.
Le futur bureau de l’Ordre des Journalistes de Madagascar (OJM) bénéficiera-t-il d’une légitimité ? Bon nombre des membres de la presse estiment que la réponse à la question est « non ». En effet, après avoir appris le « forcing » de la Commission électorale qui a annoncé hier soir la tenue le mercredi 19 novembre prochain, du second tour de l’élection à la Présidence de l’OJM, bon nombre de journalistes ont décidé d’opter pour l’abstention. L’on risque d’assister à un taux d’abstention record. D’autant plus qu’il est fort possible que les trois candidats malheureux du premier tour, à savoir Tahirimanitra Ralambomahay, Joël Ralaivaohita et Soava Andriamarotafika lancent un appel pour le boycott du processus. A noter qu’à l’issue du point de presse de la Commission électorale qui s’est tenu au « Bon Accueil » Ambatonakanga, un collectif de candidats composé de ces trois prétendants et du candidat qualifié au second tour, Hervé Rakotozanany, a réclamé officiellement l’annulation de tous le processus électoral et l’organisation d’une nouvelle élection à une date ultérieure. Et ce, afin d’assurer que le prochain bureau de l’OJM bénéficie non seulement d’une légitimité, mais aussi et surtout pour éviter une scission au sein du Corps à cause des divergences de point de vue autour de cette élection.
Mea-culpa. En tout cas, cette requête des quatre prétendants a été rejetée catégoriquement par le candidat Gérard Rakotonirina. Ce dernier exige que le scrutin se tienne coûte que coûte, et quelles que soient les conséquences. En effet, aucun consensus n’a été trouvé au cours du conclave des candidats improvisé au « Bon Accueil » qui a duré un peu moins de deux heures. Pour leur part, les membres de la Commission électorale ont choisi d’ignorer la position des quatre candidats et de négliger aussi la colère des nombreux journalistes qui se sont présentés à Ambatonakanga pour dénoncer le non respect de l’honneur et de la dignité du Métier. Plus d’un estiment que les agissements des membres de la Commission électorale depuis ces 4 jours de tractations n’ont servi qu’à ternir l’image de la Presse malgache. En effet, cette commission a fait hier son mea-culpa. « En recomptant les voix obtenues par chaque candidat et en revérifiant les résultats, nous avons constaté que nous avions fait des erreurs dans la manipulation des résultats émanant de certains bureaux de vote, notamment ceux de la Province de Fianarantsoa. Nous présentons nos excuses auprès du monde de la Presse malgache pour ces égarements. Cependant, nous tenons à rectifier ces erreurs », a déclaré Fah Andriamanarivo, un des membres de ladite Commission.
« Incompétence ». A noter toutefois que bien malgré ces « erreurs » qui ont provoqué davantage de scission au sein du monde de la presse, les membres de cette « CENI » ou « CEN » (ndrl : c’est selon puisque son indépendance vis-à-vis du Ministère de tutelle est de plus en plus remise en cause) n’envisagent pas du tout de démissionner. Pour eux, il n’en est pas question. Au contraire, ils s’agrippent à leur siège en avançant une nouvelle date pour la tenue du second tour. La question est donc de savoir quels intérêts et quels avantages les poussent à ignorer les « insultes » lancées par certains confrères qui ont dénoncé leur « incompétence ». Quoiqu’il en soit, cette commission électorale est désormais victime d’un clash. Ses membres sont divisés par rapport à la suite du processus. Hier, Mathieu Ramasiarisolo a annoncé publiquement sa démission. « Je ne peux pas cautionner les décisions d’une commission qui a déjà fait tant d’erreurs », a-t-il déclaré. Et d’expliquer au passage que les erreurs de manipulation des voix ne concernent pas uniquement la Province de Fianarantsoa. « Il en existe également dans d’autres circonscriptions électorales », a-t-il fait savoir. Aux dernières nouvelles, d’autres membres de cette commission envisageraient également d’annoncer leur démission dans les prochaines heures.
Davis R