Un observateur politique répondant au nom d’Aimée Paule donne son point de vue concernant le pouvoir de légiférer par ordonnance du Président de la République. « Etant donné que le mandat des membres de l’Assemblée Nationale touche à sa fin, et que le Président de la République projette de dissoudre le Sénat celui-ci se retrouverait donc unique détenteur du pouvoir législatif à Madagascar pour un temps plus ou moins limité. Serait-ce bon ou mauvais pour le pays ? Certes, la mise en œuvre de l’IEM sera facilitée et accélérée, mais toute exercice du pouvoir, surtout quand il peut édicter des lois sans passer par le vote et le concrétiser à sa manière, devrait avoir un contre-pouvoir.
L’on se demande si le pouvoir de légiférer est-il réellement limité ? Une fois que les nouveaux membres de l’Assemblée Nationale prendront place, si élection se fera, le PRM devrait renoncer à son pouvoir de légiférer. Or, à Madagascar, il est de coutume pour les députés de s’allier au régime en place, donc une forte chance de création d’une Assemblée nationale pro-IEM. Dans ce cas, les votes et adoptions des lois proposées par le Gouvernement pourront se faire avec une certaine facilité. Encore une fois, il y aurait monopole du pouvoir même indirectement.
Toujours est-il que le chef de l’Etat, selon l’article 60 de la Constitution a le pouvoir de dissoudre l’Assemblée Nationale, tout comme le Sénat. Et puisqu’actuellement le pouvoir de légiférer semble prendre le dessus, celui-ci pourrait être retenu de manière illimitée par le PRM. En effet, durant son allocution d’investiture, le Chef d’Etat a évoqué l’instauration d’un système où les citoyens pourront porter connaissance de leurs problèmes locaux auprès du gouvernement avec promesse de « résolution » ou prise en compte. Ce qui nous laisse à supposer que ce système en question pourrait prendre le rôle de « Solombavambahoaka ».
Serait-ce alors de la démocratie ? Les pouvoirs exécutif et législatif appartenant au PRM, sans Assemblée Nationale Parlementaire pour servir de limite à sa suprématie, et aucune possibilité de déchéance du Président… Le temps et le régime actuel nous le confirmera ».
Recueillis par Dominique R.