
Un haut responsable au niveau de la Haute Cour Constitutionnelle a fait savoir hier que le logiciel utilisé à Ambohidahy est différent de celui utilisé par la Commission Electorale Nationale Indépendante.
« Les manipulations, mensonges, injures, diffamations, désinformations et autres ne peuvent en rien entraver cette noble mission ». C’est ce que stipule le communiqué publié hier par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Face aux manœuvres orchestrées par certains acteurs politiques qui tentent de mettre la pression sur les Juges constitutionnels pour réclamer l’annulation du scrutin, Ambohidahy a tenu à mettre les points sur les « i » par rapport à sa méthode de travail et affirme qu’il est hors de question de céder aux pressions et intimidations. Hier, un haut responsable au sein de la Haute Cour Constitutionnelle a annoncé que la cérémonie de proclamation officielle des résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle aura lieu au siège de la HCC à Ambohidahy le 28 novembre prochain à 10 heures, c’est-à-dire d’ici à une semaine.
Requêtes. Après la décision du candidat Ravalomanana Marc de retirer ses 208 requêtes, la Juridiction constitutionnelle se table désormais sur une dizaine de requêtes. Certaines d’entre elles réclament purement et simplement l’annulation du scrutin du 7 novembre dernier tandis que d’autres exigent l’annulation des voix obtenues par un candidat. Il convient toutefois de noter que même si le « Tiako i Madagasikara » a retiré ses requêtes, les Juges constitutionnels peuvent continuer d’étudier les procès-verbaux s’ils le jugent nécessaire. L’article 63 de la loi organique n°2018-009 relative à l’élection du président de la République stipule dans son dernier alinéa que « lors du contrôle des procès-verbaux des bureaux électoraux et des Sections de recensement matériels des votes, la Haute Cour Constitutionnelle, en l’absence de tout recours, peut se saisir d’office lorsqu’elle estime qu’il y a eu violation des dispositions législatives ou règlementaires ou pour d’autres motifs d’ordre public ».
Méthode de travail. Dans son communiqué publié hier, la Haute Cour Constitutionnelle apporte des éléments d’explication sur sa méthode de travail. « Depuis la réception des premiers plis électoraux récupérés auprès des SRMV ou la CENI le samedi 10 novembre 2018, la Haute Cour Constitutionnelle a commencé à procéder à une vérification systématique des procès-verbaux et des feuilles de dépouillement de tous les bureaux de vote sans exception. Les anomalies et autres irrégularités font l’objet de traitement pour correction. En cas d’anomalie grave, la Cour procède à la demande de documents électoraux complémentaires, pouvant aller jusqu’à réclamer les bulletins de vote en vue de procéder à un nouveau comptage. Toutes les opérations sont menées afin de faire respecter la sincérité du vote. Pour la Cour, le respect du choix des électeurs prime sur toute autre considération ».
Logiciel. Une manière de rassurer les observateurs et de faire savoir que la HCC mène une étude approfondie de tous les documents électoraux, quitte à opérer une confrontation des procès-verbaux afin que les résultats qui seront publiés le 28 novembre prochain reflètent réellement le choix du peuple malgache. Ce communiqué sonne comme une réponse aux attaques lancées contre les Juges constitutionnels. Dans une interview, un haut responsable au sein de la HCC affirme aussi que la Haute Cour Constitutionnelle n’utilise pas le même logiciel que celui utilisé par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), fortement controversé par les différents états-majors politiques, en l’occurrence le « Tanora malaGasy Vonona » d’Andry Rajoelina qui a toujours dénoncé « un logiciel truqué ». En tout cas, à l’allure où vont les choses, les résultats définitifs du 28 novembre risquent d’engendrer une grande surprise. Ils pourraient être complètement différents des résultats publiés samedi dernier par la Commission Electorale Nationale Indépendante, préconisant un second tour entre le candidat « numéro 13 », Andry Rajoelina et son rival Marc Ravalomanana. Si le premier continue à entretenir le suspense, « Dada » pour sa part se lance déjà depuis quelques jours dans une campagne avant la lettre en multipliant les descentes dans les régions.
Davis R