La préparation de la prochaine élection présidentielle avance à petits pas. Toutefois, des partenaires affichent leur volonté à prêter main forte à Madagascar, en l’occurrence l’Union européenne.
Des défis immenses s’imposent à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). L’organisation d’une élection libre, transparente et acceptée par tous se trouve en tête de liste. Hier, en marge d’une entrevue avec la délégation de l’Union européenne, Justin Tokely, ministre de l’Intérieur et de la décentralisation a indiqué que l’Union européenne était prête à appuyer Madagascar dans la préparation des élections à venir. Même si la nature de ce soutien reste encore dans le domaine du secret, le premier concerné par l’organisation et la préparation des élections espère vraisemblablement être financé. En tout cas, un gap considérable est à constater sur le budget à la disposition de la CENI et le budget nécessaire à l’organisation des élections.
Insuffisant
Le président de la CENI, Dama Arsène Andrianarisedo Retaf, a déjà fait savoir que le budget alloué à son organisme reste largement insuffisant. En effet, dans la loi de finances 2023, le coût de l’organisation des élections est estimé à 45 milliards d’ariary par le gouvernement. Un budget jugé insuffisant par la CENI qui table sur 140 milliards d’ariary. Ce qui indique l’existence d’un gap de près de 100 milliards d’ariary. Les responsables de la CENI ont également avancé qu’en 2018, le coût du premier tour de la présidentielle s’élevait à plus de 60 milliards d’ariary. Une éventuelle rencontre entre le Gouvernement et les membres de la CENI permettra de faire la lumière sur ce sujet. En attendant, l’entrevue entre le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation et la Délégation de l’Union européenne d’hier n’a pas accouché de chiffres.
Basket Fund
Quoi qu’il en soit, la délégation de l’Union européenne à Madagascar a toujours montré sa volonté à soutenir la Grande Île dans le processus électoral. Un appui qui est réservé pour le moment à la société civile. « Pour l’instant, ce que nous avons identifié comme action possible porte plutôt sur le soutien accordé à la société civile sur l’éducation civique des électeurs », a indiqué l’ambassadrice de l’Union européenne, Isabelle Delattre Burger, le 31 septembre de l’année dernière, avant de terminer que « à ce stade, nous n’avons pas encore des décisions sur un soutien financier direct au processus électoral. Cela dépendra notamment de la mise en place d’une « basket fund » comme lors de l’élection présidentielle précédente ». Une déclaration qui a été confortée par le financement du projet SAFIDY Maharitra, à hauteur de 4 032 756 000 ariary sur 2 ans par l’UE. Si la position de l’Union européenne n’a pas connu d’évolution, le financement de la préparation des élections attend encore la mise en place de ce « Basket Fund » dans la mesure où le Gouvernement malgache n’a pas les moyens financiers nécessaires.
Intérêt
Peu importe, les Partenaires Techniques et Financiers ne manquent pas de volonté quand il s’agit d’aider Madagascar à rester sur la voie démocratique. Dans une ambiance politique tendue où certaines forces politiques crient déjà, à tort ou à raison, que l’Etat complote pour que la présidentielle soit reportée, tous les appuis, financiers ou techniques, sont les bienvenus. Il faut également souligner que dans la même perspective, l’ambassadeur du Royaume-Uni, David Ashley, a également rendu visite à la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, ce mardi. La préparation des élections à venir a également fait l’objet de leur discussion. Ce qui montre l’intérêt des partenaires pour ces élections.
Julien R.
Qu’ils mettent dehors le président de la CENI et de la HCC ! La manne financière tombera d’elle-même pour ce basket found !