À un peu plus de quinze jours de l’élection présidentielle américaine, l’incertitude règne toujours sur l’issue du scrutin. Les sondages donnent une large avance au candidat démocrate sur son rival républicain, mais le passé récent montre que des surprises ne sont pas à écarter. L’actuel locataire de la Maison Blanche avait remporté la victoire il y a quatre ans face à une Hillary Clinton, dotée pourtant de trois millions de voix d’avance. Cette fois-ci, le contexte est différent, et la machine électorale de Donald Trump est grippée. La gestion catastrophique de l’épidémie de Covid-19 lui a beaucoup nui, et la majorité de l’électorat est en train de se tourner vers Joe Biden.
Présidentielles américaines : rien n’est encore joué
Les journaux économiques parlent d’un fort courant de sympathie des milieux boursiers en faveur du candidat Joe Biden. Le New York Times affirme qu’une vague bleue est en train de se former, le bleu étant la couleur des démocrates. Les investisseurs sont dans leur grande majorité favorables au plan de relance de cent milliards de dollars envisagé par le candidat démocrate. Les sénateurs républicains n’ont pas caché leur hostilité devant cette intention proclamée. Le locataire de la Maison Blanche n’est pas aussi généreux. Certains commentateurs affirment que c’est un véritable renversement de tendance, car c’est plutôt envers le camp républicain que les milieux économiques exprimaient leur préférence auparavant. Les résultats engrangés par la politique de Donald Trump ont vite été oubliés à cause des séquelles de l’épidémie de Covid-19. Sa gestion catastrophique a mis à mal toute la stratégie qu’il avait échafaudée. Ses déclarations à l’emporte-pièce sur la faible gravité du virus l’ont déconsidéré auprès de l’opinion publique. Les vingt millions de chômeurs dénombrés ont eux aussi été un véritable boulet dont il n’a pas pu se débarrasser. Le président Donald Trump ne s’avoue cependant pas vaincu, et il est en train de faire de sa contamination et de sa guérison de la Covid-19 un sujet de campagne. Il est très vite redescendu dans l’arène. Cela suffira-t-il à renverser la vapeur ? Rien n’est moins sûr, mais attendons l’élection du 3 novembre pour le savoir.
Patrice RABE