
La saison estivale se caractérise par la montée des eaux à répétition dans la Grande Île, plus particulièrement à Antananarivo.
Les prévisions d’intempéries annoncées par la Direction générale de la météorologie dans le cadre du passage de la tempête Francisco dans l’océan Indien fait remonter les épisodes d’inondations que viennent de vivre beaucoup de régions du pays. Pour la Ville des Mille, par exemple, la situation des montées des eaux est assez préoccupante, car il suffit qu’il pleuve un peu pour que de nombreux quartiers se retrouvent sous les eaux. Des promesses sur des travaux d’interventions d’urgence sur tout le réseau d’évacuation des eaux usées de la Capitale ont été lancées. La situation reste pourtant la même. La mise en œuvre du projet de développement urbain intégré et de résilience entend freiner la récurrence de la montée des eaux et par ricochet, les dangers et catastrophes que cela représente. Ce, en améliorant les conditions d’assainissement sur une partie du réseau d’évacuation des eaux usées. Financé par la Banque mondiale à hauteur de 75 millions de dollars, le projet en question – d’utilité publique – consiste au curage et à la remise aux normes du canal C3 d’Anosibe à Ambodimita. L’essentiel des travaux correspond à des actions de dragage du canal en question ainsi qu’à la remise en état des digues sur l’Ikopa et la Sisaony. Pour ce faire, les boues de curage seront transportées vers un site de confinement qui se trouve dans le fokontany Amboasary, Commune Rurale Iarinarivo, District Ambohidratrimo. Un système de traitement des boues sera mis en place pour éviter la contamination des zones aux alentours du site.
Avancées. D’une durée de trois ans, le projet PRODUIR va impacter 420 ménages répartis sur 33 fokontany à travers les sites d’intervention qui sont : les Ier, IVe, Ve et VIe arrondissements de la commune urbaine d’Antananarivo, les communes d’Andranonahoatra, Bemasoandro, Anosizato Ouest ainsi que la commune d’Iarinarivo. Ainsi, des personnes devraient être déplacées soit à Andavamame, soit à Isoavimasoandro, soit à Anosiala. Pour ce faire, les responsables du projet ont initié des travaux de sensibilisation, d’information et de consultations auprès du public cible. Une façon pour les responsables en question de dissoudre tous les malentendus possibles mais surtout pour expliquer aux personnes cibles les tenants et aboutissants du projet. Entre autres, son importance, ses avantages socio-économiques mais surtout les procédures à suivre pour sa mise en œuvre. Pour en revenir à la question de procédure, « la phase de compensation et de rémunération de ceux-ci devrait bientôt commencer » si l’on s’en tient aux explications d’une source proche du projet. « Les travaux de dragage vont seulement commencer après la phase de compensation des populations touchées par le projet, une étape cruciale dans la mise en œuvre de ce projet», note notre source. Cette dernière de mettre l’accent sur l’appropriation du projet par toutes parties prenantes. « PRODUIR est bénéfique pour la population tananarivienne qui patauge dans de l’eau extrêmement sale à chaque intempérie. Le projet permettra également de réhabiliter les canaux d’évacuation d’eaux usées de la Capitale » a-t-elle noté. Outre les compensations en nature ou en numéraire des personnes concernées, le projet entend également doter certains quartiers d’infrastructures sanitaires et de mobilité. Si la mise en œuvre du projet PRODUIR avance à petit pas, on est sûr que ses conséquences ne pourraient qu’être positives pour Antananarivo.
José Belalahy