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dimanche, septembre 29, 2024
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Prévention du mariage précoce : La clé par le dialogue communautaire

Florentine Volaterana s’assure dorénavant que les filles de son village ne se marient plus trop tôt.

Plus de six jeunes filles sur dix (64,4%) dans la région Anosy, dans le Sud de Madagascar, sont mariées avant l’âge de 18 ans, et près de trois sur dix (27%) le sont avant l’âge de 15 ans.

Voir une adolescente de 13 ans, mariée à un homme adulte, et tomber enceinte très rapidement, n’est pas une exception dans l’Anosy. Le mariage précoce est un phénomène social fortement répandu dans cette région de la Grande île depuis toujours. Il n’est pas rare de voir dans cette partie Sud de Madagascar, des filles à peine sorties de l’enfance, entrer dans une vie d’adultes en se retrouvant mariées, souvent malgré elles, suite à la pression des parents. Situation admise par la communauté, le mariage précoce est un moyen pour les parents des jeunes adolescentes, de sortir de la misère en recevant une dote. Malheureusement, celle-ci se résume à quelques zébus, voire un seul. Le présent offert à la famille de la jeune fille ne lui permet pas de sortir de la pauvreté. Florentine Volaterana en sait quelque chose. Cette mère de huit enfants a donné deux de ses filles à marier alors qu’elles n’étaient que des adolescentes de 13 ans. « Je voulais voir ma vie s’améliorer financièrement en acceptant de marier ma première fille, même si elle était encore très jeune, car j’allais recevoir quelque chose en échange. Je l’ai aussi fait avec mon autre fille. Je n’avais pas du tout conscience que je faisais une erreur », regrette-t-elle. Avant d’ajouter que l’unique zébu en échange de chacune de ses filles n’a pas du tout sorti la famille de la misère. « Maintenant, avec ces échanges qu’on a avec les animateurs, je prends conscience de la gravité de mes agissements. Les filles tombent enceintes trop tôt, ce qui nuit gravement à leur santé et à leur avenir car elles sont obligées d’abandonner l’école. A l’âge de 30 ans, les filles mariées à l’adolescence peuvent avoir jusqu’à dix enfants, ou plus. Ce n’est pas bien. Cela les appauvrit », affirme toujours Florentine.

Animateurs. La communauté à laquelle appartient cette mère de famille d’Ankirihirike, dans le district d’AmboasaryAtsimo, bénéficie depuis peu d’un programme financé par KOICA (Korea International Cooperation Agency), le Fonds de développement coréen, dans le cadre de l’amélioration de la vie et du développement des jeunes, notamment des filles grâce à des services d’éducation, de santé et de protection de qualité à Madagascar. C’est ainsi que le village où habite Florentine tient chaque semaine une séance de dialogue communautaire. Sur la place du village, les membres de la communauté se réunissent tous les vendredis après-midi pour échanger avec des animateurs. Mara Fulgence Roussel en fait partie. « On aborde avec les villageois des thèmes relevant des droits de l’enfant mais aussi de sujets qui les concernent directement. Le mariage précoce est ici un sujet pris très au sérieux et on l’aborde souvent. Mais on parle également d’éducation, d’hygiène et de propreté, etc… »,explique-t-il. Les animateurs ont été préalablement formés dans le cadre du programme, leur permettant d’identifier la meilleure approche pour faciliter les échanges lors des séances de dialogue communautaire. Le changement observé chez Florentine et plusieurs autres villageois sur la question du mariage précoce, est alors considéré comme une belle réussite.

Hanitra R.

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