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lundi, mai 12, 2025
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Prévision de croissance : Madagascar au dessus de la moyenne d’Afrique subsaharienne

: L’industrie extractive contribuera à la relance économique de Madagascar.

Une bonne nouvelle pour l’Afrique subsaharienne. La Banque mondiale prévoit un retour progressif de la croissance économique.

« La croissance en Afrique subsaharienne devrait reprendre légèrement pendant la période de prévisions, pour s’établir à 3,6% en 2022 et 3,8% en 2023 », annonce cette institution dans un document sur les perspectives régionales en Afrique subsaharienne publié la semaine dernière.

Certains pays d’Afrique subsaharienne tirent notamment leur croissance des secteurs pétrolier et agricole. « Le niveau élevé des prix des produits de base devrait favoriser la reprise à court terme dans la région, le Nigéria et l’Angola profitent de l’augmentation des cours pétroliers et de l’assouplissement graduel des baisses de production dans les pays de l’OPEP+. La croissance devrait atteindre 2,5% en 2022 et 2,8%
en 2023 au Nigéria, tandis qu’elle s’accélérera à 3% en moyenne en 2022-2023 en Angola. En Afrique du
Sud, la croissance devrait retomber aux niveaux d’avant la pandémie, freinée par des obstacles structurels
et le lourd endettement du pays. Les prix élevés du coton et des denrées alimentaires comme le café bénéficieront aux exportateurs de produits agricoles (Éthiopie, Kenya et Tanzanie). Dans certains pays, cependant, l’expansion des activités agricoles sera limitée par des incertitudes diverses, notamment des périodes de sécheresse et des précipitations inférieures à la moyenne, ainsi que l’intensification des conflits ».

Risques. La Banque mondiale n’écarte pour autant pas les risques pour ces croissances. « Les risques pesant sur ces prévisions sont plutôt orientés à la baisse. La pauvreté, l’insécurité alimentaire, la hausse des prix des produits alimentaires et les tensions géopolitiques pourraient peser sur la demande des consommateurs et freiner la croissance. Un net ralentissement de la croissance économique mondiale pourrait entraîner d’importantes corrections à la baisse des prix des produits de base au détriment des pays producteurs de pétrole et de métaux. Les pays confrontés à des problèmes de surendettement pourraient avoir plus difficilement accès aux financements extérieurs, ce qui nécessiterait un ajustement budgétaire brutal. Les faibles taux de vaccination contre la Covid-19 exposent les pays de la région à une résurgence et une aggravation des vagues épidémiques, ce qui pourrait ébranler à nouveau l’activité économique. La prolongation de la pandémie risque d’exacerber les problèmes de développement et de santé existants, d’enrayer les réformes structurelles et budgétaires, et d’entraîner des pertes de capital humain durables ».
Bonnes. Quant à Madagascar, les perspectives sont plutôt bonnes puisque les prévisions de croissance de 5,4% contenues dans la loi de finances initiale 2022 est au dessus de la moyenne d’Afrique subsaharienne (3,6%) .

« L’année 2022 annonce une normalisation progressive de la situation avec notamment la
réouverture des frontières et le redémarrage des activités touristiques. Par ailleurs, la mise en œuvre
de nombreux projets d’investissements, spécifiquement ceux en faveur de l’émergence du Sud du pays
contribuera à accélérer et consolider la reprise économique pour avancer dans la transformation
structurelle de Madagascar. Une croissance économique de +5,4% est ainsi projetée en 2022. À
moyen terme, les perspectives vont nettement s’améliorer avec une croissance de 8% en 2023 et de
8,5% en 2024 ».

Industrie extractive. Pratiquement tous les secteurs économiques sont concernés par cette croissance. À commencer par le secteur primaire. « La croissance du secteur primaire devrait atteindre 3,4% en 2022 après avoir été de 2,7% en 2021. Les programmes de promotion des semences de riz hybride devraient aboutir à une hausse de 9% de la production rizicole en 2021 ; une diffusion plus large de ces semences conduirait à une augmentation plus significative de la production en 2022. Par ailleurs, la poursuite des aménagements et de l’extension des périmètres agricoles, la facilitation de l’accès aux intrants agricoles, les programmes de mécanisation et de distribution de titres verts contribueraient à l’atteinte d’une croissance de 3,8% pour le secteur Agriculture en 2022 (contre 3% en 2021) ». Même tendance croissante pour le secteur secondaire qui sera boosté par les mines. « Avec la fin de l’état d’urgence sanitaire, le niveau élevé de la demande mondiale, la normalisation de la
situation des chaînes d’approvisionnement mondial, et les investissements attendus (mines et textiles
notamment), la croissance du secteur secondaire devrait être de 8,5% en 2022.
Après une chute de -56,8% en 2020, l’Industrie extractive devrait rebondir en 2021 grâce à la reprise
des exportations minières, notamment celles d’Ambatovy (croissance de 35,8% attendue en 2021). Par
ailleurs, les engagements internationaux en faveur de la transition énergétique (notamment ceux des
grands constructeurs automobiles qui projettent de produire majoritairement voire uniquement des
véhicules électriques à l’horizon 2030 ) devraient booster les investissements pour l’exploitation de
minerais entrants comme le graphite et le cobalt (nécessaires pour la fabrication des batteries des voitures
électriques). Les exploitations de graphite Vatomina et Sahamamy devraient produire 30 000 tonnes en
2022  et celle de Molo, avec une réserve estimée à 145 millions de tonnes, produirait 17 000 tonnes en
2022. L’industrie extractive devrait alors connaître une croissance de 19% en 2022 ».

Modérée. Enfin, le secteur tertiaire ne connaîtra qu’une croissance relativement modérée. Le secteur tertiaire a été fortement pénalisé par les mesures de restriction engagées pour lutter contre la Covid-19, avec une contraction de -6,5% en 2020. La branche Hôtel et Restaurant a été la plus touchée (-55,8%) à cause de la fermeture des frontières qui a abouti à l’arrêt des activités touristiques. La deuxième vague de la pandémie et le prolongement des dispositions de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au troisième trimestre 2021 aboutiraient à une nouvelle contraction de la branche Hôtel et Restaurant de -76,6% en 2021. Par contre, pour 2022, une croissance de 13.1% est attendue avec le redémarrage des activités touristiques. Concernant la branche des Bâtiments et Travaux publics, l’année 2021 a vu une reprise relativement modeste des activités (+2,9%) à cause des incertitudes liées à la Covid-19. Pour 2022, forte d’une situation sanitaire revenue à la normale, l’accélération de la reprise économique serait corollaire aux lancements et à la poursuite de chantiers d’infrastructures qui aboutirait à une croissance de +12,9% pour la branche des Bâtiments et Travaux publics.
La branche Transport a aussi fortement souffert en 2020 (-6,4%). Si la situation s’est améliorée en 2021
(+4,8%) malgré la deuxième vague de la pandémie, la croissance des activités de transport devrait
s’accélérer à partir de 2022 (+6,5%). Par ailleurs, il faut noter que la branche des Postes et Télécommunications a connu une croissance exceptionnelle de 19,5% en 2020 en profitant du basculement en télétravail et des investissements tant publics que privés dans la digitalisation. Le dynamisme devrait se poursuivre avec une croissance de 9,1% attendue en 2021 et 9,2 en 2022 ».

Recueillis par R.Edmond.

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