Le prix du maïs ne cesse d’augmenter depuis le début du mois de mai dernier, et ce, à raison de 100 Ar/kg chaque semaine.
Cette céréale aux grains précieux s’acquiert actuellement entre 1 550 Ar et 1600 Ar le kilo contre 1 250 Ar et 1300 Ar le kilo, il y a trois semaines, soit une hausse de l’ordre de 300 Ar/kg. « Si aucune mesure n’est prise dès maintenant, le prix du maïs va suivre un rythme ascendant et pourrait atteindre 3 000 Ar le kilo d’ici aux mois d’octobre et novembre de cette année. L’année dernière à la même période, le prix de ce produit principal à la fabrication de l’alimentation animale a atteint un niveau historique à 2 700 Ar le kilo. En conséquence, bon nombre d’aviculteurs ont dû réduire de 50% le nombre de leur cheptel tandis que d’autres éleveurs étaient contraints de cesser leurs activités. Ce phénomène risque de se reproduire en raison de la flambée du prix du maïs qui est due principalement aux spéculations », ont dénoncé les membres de l’InterProfession Aviaire de Madagascar (IPA), une association regroupant les acteurs de la filière avicole, dont entre autres, les éleveurs, les provendiers et les industriels accouveurs.
Plus compétitif. En effet, le maïs est acheté à moindre prix auprès des producteurs et est ensuite revendu au prix exorbitant auprès des consommateurs. « Cette spéculation semble être difficilement contrôlable puisque la flambée de prix du maïs risque de se répéter après chaque campagne. Ainsi, à court terme, les professionnels de l’élevage n’auraient d’autres options que de procéder aux prévisions d’importations cette fois-ci, à l’instar de l’année dernière. En effet, le prix du maïs importé est plus compétitif avec des approvisionnements plus sécurisés. Ce qui permettra ainsi une meilleure projection dans l’utilisation de cette matière première essentielle à l’alimentation animale », soutiennent les professionnels, issus du secteur avicole. Outre l’instabilité du prix du maïs sur le marché local, un gap de production est également enregistré, et ce, en dépit de nombreux efforts menés par l’Etat et les autres parties prenantes pour redynamiser la filière maïs dans le pays.
Conséquences désastreuses. D’aucuns reconnaissent que la montée en flèche du prix du maïs engendre des conséquences désastreuses sur la filière avicole et l’élevage en général. En effet, « cela risque d’augmenter les prix du poulet et des œufs qui ne seront plus à la portée des consommateurs en raison de l’effritement de leur pouvoir d’achat. La hausse exorbitante de cette principale matière première destinée à l’alimentation animale, provoquera encore une cessation d’activité des autres petits éleveurs comme l’année dernière. Ce qui augmenterait le taux de chômage dans le pays », ont-ils évoqué.
Navalona R.