Les élections communales et municipales du 31 juillet constituent la priorité du moment. Le président de la République l’a confirmé hier, interrogé par la presse. La campagne de propagande commence aujourd’hui pour les candidats de 1 693 communes sur le territoire national. Rien ne devrait perturber cette compétition attendue depuis longtemps. Non seulement, le matériel indispensable pour chaque bureau de vote est acheminé avec le plus grand soin mais il jouit de la plus grande sécurité. Malgré la polémique au départ sur l’organisation des élections communales, la CENI-T a été maintenue, compte tenu de son expérience des présidentielles et législatives, par rapport à d’autres entités. La grande innovation des élections est qu’à la place des noms des candidats, ce sont les logos des partis qui sont mis en exergue dans le bulletin de vote.
Priorité aux communales
A chaque électeur de se renseigner avant le scrutin et de retenir le logo du candidat de son choix. Il va de soi que ceux des grands partis sont beaucoup plus faciles à retenir que ceux des indépendants qui sont dans la course. Sinon, les communales restent un enjeu crucial pour le régime au pouvoir. Il en fait une priorité des priorités parce que sans celles-ci, le Sénat ne verra pas le jour et la Haute Cour de Justice sera privée de deux membres issus de cette institution. La démocratie ne sera point renforcée parce que le parlement restera le privilège de l’Assemblée nationale avec les coups bas qu’elle peut envoyer contre l’Exécutif pendant une session. L’avènement du Sénat est essentiel pour que la chambre basse ne monopolise pas le pouvoir législatif. L’après communales sera une période favorable aux vraies réformes. Jusqu’à présent, dans divers domaines, les résultats gouvernementaux ne sont pas à la hauteur des attentes du public. Les députés font pression en faveur du pacte de responsabilité et du report des communales pour que la priorité soit le changement ou le remaniement du gouvernement. En effet, les députés « frondeurs » ne veulent pas laisser passer leur chance de pouvoir entrer au gouvernement après une motion de censure d’une aussi grande solidarité. Mais, en haut lieu, malgré la fragilité politique du gouvernement, le changement n’est pas pour le moment à l’ordre du jour. Le président de la République se concentre davantage sur la tenue des élections communales dans les tournées régionales qu’il effectue en ce moment. Mais les observateurs estiment que la remise en cause du gouvernement sera inévitable avec les résultats des élections communales. Le président de la République y pense certainement en envisageant parallèlement de ratisser large au niveau de la classe politique pour que le pacte de responsabilité reflète l’intérêt national. Il a récemment consulté le FFKM. L’après communales réserve des surprises et des réformes.
Zo Rakotoseheno