On s’y attendait plus ou moins, mais la surprise a été particulièrement désagréable. Et qui plus est, la hausse des prix du carburant a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, cueillant totalement à froid les consommateurs. Les pouvoirs publics ont dû penser qu’ils avaient bien joué. Mais ils ont très vite reculé car ils ont eu peur des conséquences de leur acte.
Prix du carburant : la reculade des autorités
Les explications de la hausse sont tout à fait logiques. Du moins, c’est que les spécialistes pourront nous dire. Ils vont parler de marge bénéficiaire minime et de manque à gagner des pétroliers. On nous a affirmé que les négociations sont très serrées, mais pour le pauvre consommateur, les conséquences sont insupportables. La hausse, même si elle est minime, va se ressentir sur sa bourse car chaque catégorie professionnelle va la répercuter sur ses propres prix. Quelque soient les explications des pouvoirs publics, le mal sera fait. Dans le contexte actuel, le climat social qui n’était pas très rose, va devenir encore plus malsain. La population qui est à la limite de ce qu’elle peut supporter, risque de perdre sa patience légendaire. Le régime a cependant compris qu’il était en train de donner du grain à moudre à l’opposition, et c’est ainsi qu’on peut comprendre l’ascension actuelle de l’ancien président de la Transition dans l’opinion. Pour le simple citoyen, les variables économiques et la fluctuation du prix du brut sur le marché international ne peuvent pas expliquer des hausses qui, nous dit-on, vont continuer. Pour nous rassurer, on affirme qu’il y aura au mieux un « statu quo ». Comme les institutions financières internationales refusent le versement de subventions par l’Etat, on devrait donc subir sans broncher. Devant le risque de désordre social, la décision qui a été prise est celle de la sagesse. C’est une véritable reculade qui a eu lieu. Pour la première fois, des prix déjà affichés ont été retirés. Les responsables qui ont pris cette décision ont dû se faire taper sur les doigts. Dorénavant, ils vont réfléchir à deux fois avant d’agir comme ils l’ont fait
Patrice RABE