Hystérésis ! Une simple croissance économique ne suffirait plus pour calmer les troubles économiques engendrés par la crise. Pour rétablir la stabilité, l’environnement des affaires, et favoriser la réduction des inégalités sociales et de la pauvreté, l’Etat doit impérativement résoudre le problème de l’emploi.
Les acteurs de l’économie malgache attendent impatiemment l’application de la politique de relance pour pouvoir intensifier leurs activités. Malgré le retour des bailleurs et des investisseurs étrangers, cette relance, ainsi que la croissance attendue pourraient être entravées par le problème de l’emploi. Vu la situation actuelle, l’adoption d’une démarche globale et coordonnée, similaire à celle du Plan Marshall des Etats-Unis pour le rétablissement de l’après la seconde Guerre mondiale, permettrait de corriger les imperfections. Ce programme de rétablissement repose sur trois piliers interdépendants de développement, notamment, la réforme politique et engagement à respecter la primauté du droit ; l’investissement dans les infrastructures ; et enfin l’engagement à développer les industries locales de fabrication et de transformation.
Complexe. Certes, le taux de chômage est à un niveau assez faible à Madagascar, avec 3,8 % à l’affiche ; mais le chômage déguisé concerne plus de deux tiers de la population active. En effet, 25 % des travailleurs actifs occupés sont victimes du sous-emploi lié à la durée du travail. En outre, plus de la moitié des travailleurs exercent des fonctions qui ne correspondent pas à leurs niveaux d’instruction. Tous ces cas contribuent à l’affaiblissement du revenu et du pouvoir d’achat de la population. De leur côté, les employeurs souffrent également du problème de la formation octroyée aux jeunes, ne correspondant pas à leurs besoins en ressources humaines. A tous ces problèmes s’ajoutent la croissance démographique qui évolue de manière exponentielle. Un problème qui est une vraie bombe à retardement, vu que la population malgache va doubler d’ici 2 050. La création d’emploi est pourtant loin de suivre cette tendance, si l’on se réfère à l’évolution annuelle.
Investissements. La philosophie d’investissement, qui veut que les secteurs public, privé et celui du développement travaillent ensemble afin de créer des richesses sociales et économiques, pourrait constituer un moyen de générer les emplois nécessaires pour mettre le pays sur les rails de la prospérité.
Protection. A de nombreuses reprises, le secteur privé réclame sans relâche, une protection de l’Etat, surtout pour les industries naissantes, face aux perversions des importations sauvages. Pour les économistes, une telle protection est possible, même s’il faut se conformer aux réglementations imposées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). En effet, l’Etat peut toujours exonérer de certains impôts, les industries naissantes, durant leur phase d’apprentissage. Une politique qui permettra en même temps d’appuyer les nouvelles activités de création de richesse ; et d’inciter les jeunes à entreprendre et à lancer leurs propres business. Par ailleurs, la restructuration de l’économie représente un tout autre casse-tête. Avec le taux d’échec des projets de création d’industrie, assez élevé, les nouveaux entrepreneurs ont tendance à se lancer dans des activités commerciales. Ces activités contribuent au bon fonctionnement de l’économie, mais n’apporte aucune création de richesse. Bref, l’Etat doit également viser les secteurs d’activités à promouvoir.
Antsa R.