
Stress et manque de sommeil, irritabilité, hypertension artérielle, etc. Les déboires des Tananariviens avec le problème d’eau ne font qu’empirer, à tel point que la situation commence à avoir des répercussions sur la santé des usagers, à force de veiller tard pour guetter un retour hypothétique de l’eau dans les robinets.
L’eau est maintenant au centre des préoccupations pour un nombre de plus en plus croissant de ménages tananariviens. Les robinets désespérément secs perturbent sérieusement le mode de vie des familles dans les quartiers concernés par le problème d’eau. Les plaintes sont quasi-unanimes chez les usagers : « Pendant des mois, il n’y a pas d’eau toute la journée. L’eau ne revient qu’autour de 22h, et encore, il ne sort des robinets qu’un mince filet d’eau. Tous les soirs, nous attendons jusqu’à 1h30 du matin, voire au-delà avant d’avoir fini de remplir les bidons, seaux, bonbonnes et autres cuvettes et pouvoir enfin dormir ». L’eau ainsi puisée assure tant bien que mal les consommations du lendemain. Et rebelote tous les soirs. Mine de rien, un tel rythme réduit le temps de sommeil, et à terme, les impacts sur la santé se font ressentir. Outre la fatigue, l’hypertension artérielle figure en « bonne » position, ainsi que d’autres symptômes telles les tensions musculaires, les problèmes digestifs et intestinaux, insomnies, somnolences diurnes, migraines, vertiges, etc.
Stress. Au manque de sommeil s’ajoute le stress lié aux diverses contraintes causées par le problème d’eau. Car depuis quelques semaines, l’eau est complètement coupée dans de nombreux quartiers d’Antananarivo, au grand désespoir des usagers. Résultats : les lessives et les nettoyages sont réduits au strict minimum, avec le peu d’eau que les ménages peuvent se permettre d’acheter à 1000 ariary le bidon de 20 litres. En effet, nombreux sont les usagers qui n’ont ni le temps ni la force physique d’aller chercher l’eau loin de leur domicile. Ils sont, de ce fait, contraints d’en acheter auprès des tiers. Les solutions provisoires telles les citernes d’eau installées dans les quartiers ne font pas toujours l’affaire, car la quantité d’eau disponible auprès de ces citernes est nettement en deçà des besoins journaliers des ménages.
Conséquences indirectes. Difficile dans ces conditions de maintenir la propreté dans le foyer, l’eau durement acquise étant réservée à la cuisson des repas et à la toilette corporelle. Et encore, l’usage de l’eau est strictement réglementé dans les familles. Autant de misères ont également des impacts sur la santé, et ont un coût. En effet, le stress lié à tout ce chamboulement peut laisser apparaître des symptômes telle la baisse de la perception sensorielle, difficulté de concentration, troubles de l’humeur et irritabilité, etc…Ce qui pourrait avoir également des répercussions sur la vie professionnelle des individus et les risques que cela implique sur leur survie familiale. En d’autres termes, les impacts associés à ce problème d’eau vont bien au-delà d’une simple histoire de robinets à sec, car commencent à grignoter le capital santé des usagers, lesquels se sentent complètement abandonnés.
Hanitra R.