Arrivé au terme de sa mission dans la Grande île, le Représentant résident du Fonds Monétaire International (FMI), Marc Gérard a effectué une visite d’adieu auprès du président Andry Rajoelina, hier. La ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison a assisté à cette rencontre qui s’est tenue au palais d’Ambohitsorohitra. Après plus de 3 ans passés à Madagascar, le Représentant résident du FMI a remercié le Chef de l’État et le peuple malgache pour son hospitalité. Pour sa part, le président Andry Rajoelina a salué l’engagement personnel de SEM Marc Gérard qui n’a pas ménagé ses efforts pour soutenir le peuple malgache, particulièrement durant la période de crise sanitaire. À l’issue de cet entretien qui a duré plus d’une heure trente, le Représentant résident a fait le tour d’horizon de son séjour à Madagascar.
Interview.
Midi Madagasikara : Quelle a été la teneur de votre rencontre avec le président Andry Rajoelina ?
Marc Gérard : « Cette rencontre nous a donné l’occasion de faire un point sur l’état de la collaboration entre le FMI et Madagascar. Vous savez que le FMI a accordé une aide financière considérable pour aider le pays à surmonter la crise sanitaire, sociale et économique actuelle. Et nous avons échangé sur trois sujets vraiment importants : le besoin d’augmenter les dépenses sociales dans le pays, les dépenses de santé, d’éducation pour soulager la souffrance de la population. Nous avons discuté de l’importance de rendre compte de l’utilisation des fonds publics et de la transparence budgétaire qui sont cruciales. Et que toute la population attend. On a besoin de savoir ce qui a été fait, et comment. Et puis nous avons également discuté d’un certain nombre de sujets de développement économique. Comment mieux faire contribuer le secteur minier au développement du pays ? Comment éviter au mieux que de l’argent public soit dépensé dans le domaine de l’énergie sans qu’il y ait de retombées positives sur la population ? Et plus généralement, comment remettre le pays sur la voie d’une croissance accélérée et surtout inclusive. »
M.M : Pourriez-vous dresser un petit bilan de l’état actuel de la collaboration entre le FMI et Madagascar ?
M.G : « Je pense que nous avons obtenu de bons résultats à Madagascar. Nous avons une très bonne collaboration dans un contexte qui était très difficile. Des avancées ont été faites en 2019, qui étaient importantes mais évidemment, le pays a été touché par une crise historique en 2020 et nous sommes encore à l’heure actuelle en train de juger de la qualité de la réponse économique qui a été apportée. Et bien sûr, nous avons obtenu des résultats mais nous avons aussi des préoccupations. Nous avons absolument besoin d’une accélération dans les dépenses sociales. C’est vraiment critique et il en va de la stabilité du pays. La population malgache est très jeune. Il faut prendre soin de l’avenir de ces jeunes à travers le système d’éducation. Il faut renforcer les dépenses d’éducation. Il faut renforcer les dépenses de santé. C’est le futur de Madagascar. Il faut absolument en prendre soin et il faut également que nous puissions trouver des marges de manœuvre dans le budget pour aller de l’avant dans les infrastructures et les infrastructures de base liées à l’eau et l’assainissement, dans la réforme du secteur énergétique, et également en matière de route et d’infrastructures routières. »
M.M : Comment voyez-vous la suite de la coopération ?
M.G : « La collaboration va se poursuivre. Le FMI est aux côtés de Madagascar. Pendant la crise, nous avons donné deux et demi pourcent du PIB à la fois en 2020 et en 2021 pour aider à surmonter ces temps difficiles. Ce n’est certainement pas dans ce contexte actuel que nous allons nous retirer. Donc, nous restons engagés à Madagascar. Mon successeur sera nommé bientôt. Il prendra ses fonctions. Le programme en cours qui a été signé avec la République de Madagascar en mars 2021 va continuer à être mis en vigueur. Donc là, nous en sommes à l’examen de la première revue du programme. La deuxième revue interviendra j’espère bientôt et nous allons continuer à appuyer les efforts de développement économique et social du pays. »
Recueillis par Davis R