Alors qu’il fait partie du premier cercle des contacts de Paul Rafanoharana dans le cadre de son projet Apollo 21, le général à la retraite, Victor Ramahatra, plaide non coupable concernant le complot contre le président de la République.
L’ancien Premier ministre de Didier Ratsiraka, Victor Ramahatra, a comparu à la barre, hier dans le cadre du procès sur l’affaire dite Apollo 21. Ce dernier figure parmi les principaux accusés dans ce projet de complot contre le président de la République et qui entend « renverser le gouvernement en place ». Mais d’emblée, le général en retraite, qui n’a pas perdu de sa finesse dans les paroles malgré le poids de l’âge, a nié, devant le tribunal, les accusations qui portent sur lui. Comploter contre le régime en place serait alors contraire, selon ses dires, à ses missions en tant que conseiller auprès de Madagascar Oil qui consistent à « assurer la stabilité du projet pétrolier dans le pays ». Victor Ramahatra est engagé comme lobbyiste par cette firme pétrolière détenue en majorité par Benchmark Group.
CEO. Paul Rafanoharana a donc approché cet ancien Premier ministre pour ouvrir les portes vers le CEO de ce groupe. Et le Franco-malgache, déjà sur son élan pour élaborer un projet visant à nettoyer l’écurie d’Augias au sommet de l’Etat selon ses propres mots, en « renversant le gouvernement en place et en complotant un attentat contre le président de la République » selon les actes d’accusations, a demandé des fonds à hauteur de 10 millions d’euros auprès de Benchmark Group pour réaliser son projet politique. Une lettre envoyée par les soins de Rafanoharana, vers le numéro Un de Benchmark Group via une correspondance numérique aurait alors transité par Victor Ramahatra.
12 octobre. Mais devant la barre, l’officier général en retraite écarte d’un revers de mains les accusations portant sur son implication dans le montage financier du projet de Paul Rafanoharana. Concernant le projet de budget d’Apollo 21, Victor Ramahatra a affirmé n’avoir eu vent de l’aspect financier du complot qu’après son arrestation et durant les enquêtes. Toutefois, il a reconnu le mail envoyé par Paul Rafanoharana au président directeur général de Benchmark Group auprès duquel, le présumé cerveau d’Apollo 21 a souhaité récolter les 10 millions d’euros pour réaliser ses objectifs décrits dans son projet. Mais, Victor Ramahatra a soutenu, devant les juges, que cette lettre en date du 12 octobre 2021 relève « d’un acte d’escroquerie de Paul Rafanoharana ». Il a néanmoins reconnu avoir été en contact régulier avec cet ancien officier de la gendarmerie française.
Rija R.
