D’après Ramanana Mampody, frère du défunt magistrat, les proches de la victime n’ont pas reçu leur convocation pour l’audience.
Prévu se dérouler lundi dernier au tribunal de première instance d’Anosy, le procès de l’affaire Rehavana Michel a encore été renvoyé sine die. Ayant été Premier Substitut du Procureur du tribunal de première instance de Toliara à l’époque, ce magistrat a été tabassé à mort par des policiers qui ont travaillé au Commissariat de cette localité. Les faits se sont déroulés le 9 décembre 2011. Les policiers ont fait irruption au tribunal pour exiger la libération d’un de leurs collègues qui venait d’être condamné à cinq ans de prison ferme pour avoir loué son arme de service à des malfaiteurs. Avant ce lynchage, les policiers ont déjà attaqué la prison pour tenter de libérer le prisonnier. Six ans après les faits, la lumière sur cette affaire n’a pas encore été faite. Même si à l’époque, une vidéo sur cette violence policière a fait le tour des réseaux sociaux, les policiers impliqués dans cette affaire ne sont plus inquiétés. Tous les inculpés ont recouvré la liberté depuis plusieurs mois. Leur mandat de dépôt a expiré depuis belle lurette.
Contestation. A noter qu’il s’agit du troisième report du procès après ceux prévus le 20 août et le 21 septembre dernier. L’absence au tribunal de toutes les personnes concernées par l’affaire, ou enfin presque, est le motif de ce énième report. Seul un agent pénitentiaire, ancien Chef d’établissement de la maison centrale de Toliara, qui s’est constitué partie civile était présent à Anosy lundi dernier. Aucun des 39 policiers inculpés ne se sont présentés à Anosy. Faut-il rappeler qu’au mois de mars dernier, lorsqu’ils ont reçu leur convocation pour être auditionnés au tribunal de première instance d’Antananarivo, leurs proches et les « Olobe » de la Région Atsimo Andrefana ont organisé une manifestation de contestation contre leur transfert en érigeant des barrages sur la RN7. De leur côté, les proches de Rehavana Michel ont affirmé qu’ils n’ont pas reçu leur convocation pour l’audience prévue se tenir lundi dernier. « Nous n’étions pas au courant de la date du procès », a déclaré hier Ramanana Mampody, frère du défunt magistrat. Il n’écarte pas « la possibilité d’une manœuvre visant à arrêter la poursuite contre les auteurs de ce meurtre ». Face aux rumeurs selon lesquelles, les proches-famille de Rehavana Michel auraient reçu une forte somme d’argent et auraient signé un arrangement avec les policiers inculpés, Ramanana Mampody de démentir en affirmant qu’aucun accord n’a été trouvé. Pour l’heure, le Syndicat des Magistrats de Madagascar ne s’est pas prononcé. Et ce, même si au lendemain de son élection à la tête dudit syndicat, Fanirisoa Ernaivo a déclaré que cette affaire figurera parmi ses priorités.
Davis R