La loi de finances rectificative 2020 passe aujourd’hui à Ambohidahy par la procédure de contrôle de constitutionnalité par la Haute Cour Constitutionnelle, avant sa promulgation.
Processus démocratique
Une dernière étape très importante pour donner à la LFR sa conformité à la loi fondamentale. Et partant, sa force, mais aussi, son statut démocratique puisque, l’on rappelle que cette LFR 2020 a été adoptée par l’Assemblée nationale et le Sénat, après que ce dernier ait apporté un amendement. En tout cas, ce respect du processus démocratique et le probable aval de la HCC prouvent que cette loi de finances rectificative obéit aux normes substantielles et procédurales qui découlent de la Constitution. Une LFR qui va donc permettre à l’Exécutif de s’atteler, avec les moyens financiers requis, aux actions urgentes de lutte contre ce coronavirus dont le bilan s’alourdit chaque jour. Un fonds spécial Covid-19 a été, d’ailleurs, inséré dans cette LFR. En même temps, le gouvernement fait déjà face à la relance post-pandémie puisque ce budget rectificatif prévoit déjà un plan multisectoriel d’urgence pour sauver l’économie en général et le secteur privé en particulier. Un défi pas facile à relever quand on sait à quel point tous les secteurs économiques sont frappés par cette crise sanitaire dont l’issue est encore incertaine. Le Président de la République lui-même a reconnu qu’au plus tôt, le pic de l’épidémie se situera à la fin du mois d’août. C’est-à-dire d’ici à un mois et demi avant qu’enfin, les nombres de cas positifs et de décès commencent à connaître une décroissance. En somme, le régime est obligé de jouer sur deux tableaux. Celui de la riposte anti-Covid-19 et celui du retour progressif à la croissance. Dans ce processus, le gouvernement est obligé de recourir aux aides extérieures parce que les financements internes sont insuffisants en raison des pertes de recettes fiscales et douanières encourues pendant cette crise. Encore heureux que le régime, qui a pris comme principe la lutte contre les détournements de fonds publics, bénéficie encore de la confiance des bailleurs de fonds.
R.Edmond.