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mercredi, mai 14, 2025
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Production audio-visuelle : Un plein essor voué à l’échec

Malgré le talent et le potentiel des Malgaches, le secteur ne débouchera à rien tant que la situation perdure.
Malgré le talent et le potentiel des Malgaches, le secteur ne débouchera à rien tant que la situation perdure.

Le monde de la production audio-visuelle et cinématographique malgache est voué à l’échec, malgré tout son potentiel. La solution n’est pourtant pas difficile, ce n’est qu’une question de volonté politique.

Faire du cinéma à Madagascar, c’est faire son cinéma, presque tout seul dans son coin. Avec une infinité de sujets à traiter, des matières invraisemblables et un paysage à couper le souffle dans n’importe quel site touristique ou non, la production reste faible, très faible. Le nombre de producteurs et de maisons de production est pourtant en hausse, et les passionnés du 7e art se dévoilent au fil des années. Aujourd’hui, être « réalisateur » est le nouveau hobby à la mode. Documentaires, fictions, films courts, documentaires d’auteur, clips vidéo… Les jeunes sont de plus en plus attirés par ce monde merveilleux. D’ailleurs, rien que dans la capitale, il y a de plus en plus d’écoles multimédia qui enseignent aux étudiants l’art et les techniques du cinéma et de la réalisation audio-visuelle. Ajoutez à cela les formations en tout genre : rien que pour ce premier semestre, la formation DOC OI propose  les fondamentaux de la production, assortie avec la résidence d’écriture pour les documentaristes d’auteur. Les inscriptions sont gratuites. Il y a aussi les formations à la carte des Rencontres du Film court, qui proposent des séances gratuites allant de la post-prod aux effets spéciaux, en passant par le montage, la production, l’animation, la musique et la partie audio dans un film court, l’actorat, le DCP et le Ti’Kino. De quoi devenir un « Spielberg » en un rien de temps. Et pourtant…

Pirates. Le secteur cinématographique et la production audio-visuelle sont minés par le piratage. Les « pirates », ce ne sont pas seulement les gars à casquette qui sillonnent la ville, des VCD et DVD de films copiés vendus à une bouchée de pain à la main. Car le piratage, c’est le fait d’enregistrer et de copier une œuvre audiovisuelle (documentaire, magazine, émission, fiction…) ou cinématographique d’une maison de production, et de le vendre pour en soutirer de l’argent, sans en avoir reçu le droit et l’autorisation y afférents. Cela implique évidemment la diffusion télévisée de productions n’ayant reçu aucun droit de la part des producteurs et des maisons de productions, visant à faire des recettes puisque la diffusion de ces programmes augmente le taux d’audimat et donc par conséquent, fait entrer des pubs. A Madagascar, les chaînes de télé diffusent en toute impunité les films (les dernières sorties en plus !!!), les séries télé, les magazines, les documentaires et toutes les productions qui passent sur les bouquets payants. Avec une programmation majoritairement piratée, allant jusqu’à faire payer les producteurs locaux proposant du contenu.

Volonté politique. Ainsi, on n’en parle jamais. Car il s’agit avant tout d’une volonté politique. Si l’on applique les lois internationales qui interdisent le piratage sous toutes ses formes, incluant la diffusion de programmes étrangers n’ayant aucun droit, le secteur de la production audio-visuelle et cinématographique pourrait peut-être enfin pourvoir du travail. Car si, comme partout dans le monde, les chaînes télés achèteraient, ou du moins, diffuseraient les programmes proposés par les maisons de production, cela dynamiserait ce domaine. Dans la même foulée, il y aurait plus de contenu intéressant par de vrais professionnels de la production et moins de « bouche trou » musical et autre concept tout droit copié des émissions étrangères qui parasitent l’art et la culture actuelle. Car qu’on se le dise, avec autant de structurations, d’écoles et de pas vers le professionnalisme, à quoi cela servirait puisque tout ce secteur d’activité est voué au… chômage !

Anjara Rasoanaivo

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