
La région Bongolava dispose des meilleures qualités de baie rose à Madagascar. Mais sur une demande de 80 tonnes, les agriculteurs de cette région n’ont réussi à en produire que 23 tonnes, malgré la disponibilité des terres arables.
Une forte demande, des terres cultivables, une main d’œuvre disponible et des prix qui tendent à la hausse … Toutes les conditions sont remplies pour inciter les agriculteurs de la région Bongolava à investir dans la production de baie rose. Mais depuis déjà des années, ces paysans n’arrivent toujours pas à satisfaire la demande des exportateurs. L’année dernière, les producteurs ont tenté d’augmenter leur prix de 10%, face à cette forte demande, d’après le chef de Région Bongolava, Angelo Rakotondriana. « Nous avons ici les meilleures qualités de baie rose du pays. Les producteurs trient les produits à la main, car dans cette filière, il faut séparer la production selon la qualité. En 2016, nous avons réussi à produire environ 6 tonnes de baie rose de grade 1 et 2. Le reste est de grade 3. Lors de la dernière saison, la baie rose de grade 1 se négociait entre 31 000 Ariary et 39 000Ariary le kilo ; contre 26 000 Ariary pour le grade 2 et 6 500 Ariary pour le grade 3. Pour la Région, chaque kilo de baie rose apporte 50 Ariary de ristourne », a indiqué le chef de Région.
Rente. Les régions Atsinanana, Atsimo-Atsinanana et Anosy produisent également de la baie rose pour l’exportation. Mais selon Aina Andrianamelasoa, directeur de développement rural, la région Bongolava dispose d’une bonne qualité, grâce au faible taux d’humidité dans les produits. A noter que la baie rose de Madagascar est exportée vers l’Italie, le Japon et la France. Pour la région Bongolava, la production est encore faible, mais croît davantage. Cette année, elle compte produire 27t ; et améliorer sa production pour atteindre les 80t demandées par les exportateurs, d’ici à cinq ans. Sur un hectare de terrain, un producteur peut obtenir, d’après les témoignages, 200 kg de baie rose de premier grade; 300 kg de deuxième grade et 700 kg de troisième grade. Pour accroître ce rendement, une approche dénommée Seikatsu Kaizen, consistant à optimiser l’utilisation des ressources disponibles, est vulgarisée par la JICA (Agence japonaise de coopération internationale) sur les lieux. Pour les paysans de la Région, la baie rose est prometteuse, en termes de source de revenus, et le marché est loin d’être saturé. « Il s’agit d’une filière récemment développée. Nous poursuivons la multiplication des plantes. Chaque pied peut produire 3kg par an et peut vivre jusqu’à 60 ans », a expliqué Lalanirina Jacqueline, productrice de baie rose dans la commune d’Ambararatabe. Bref, avec la tendance actuelle, la baie rose pourrait devenir le produit phare de la région Bongolava et probablement un des produits de rentes à travers lesquels, Madagascar sera connu dans le monde.
Antsa R.