
Dans les grandes villes, les prix des produits agricoles sont restés stables, grâce aux importations. Mais les zones reculées ont connu de fortes hausses de prix du riz, du maïs, du manioc et ceux de quelques PPN. Une situation causée par la baisse de la production selon le Réseau des observatoires ruraux.
Une forte baisse de la production a été enregistrée par le Réseau des Observatoires Ruraux (ROR), entre 2013 et 2014. Plusieurs facteurs ont été cités comme cause de cette situation, outre le ralentissement des activités économiques dans la globalité, entre autres l’invasion acridienne et les craintes des petits investisseurs ruraux à cause de l’environnement défavorable aux affaires. Pourtant le rapport du ROR a noté un environnement où il n’y avait presque pas d’activité cyclonique à craindre, une pluviométrie relativement bonne et régulière, un cours mondial stable et avec un record d’importations. Pour le riz, la hausse générée par la situation interne s’est accentuée surtout entre mars et juin 2014. Malgré la bonne production de riz en contre saison et la bonne production pour les autres saisons, cette filière a suivi la même tendance de prix que les autres, à cause de l’accroissement trop important de la demande, par rapport à l’évolution de la production. Si les prix du riz ont été relativement stables dans les grandes villes comme Antananarivo, Toamasina ou Fianarantsoa, de fortes hausses ont été enregistrées à Toliary, à cause de l’insécurité sur la RN7, à Mahajanga et Antsiranana, à cause de l’insuffisance de l’offre liée aux difficultés d’approvisionnement. Dans les zones les plus reculées, la situation est pire, car le gap entre la production et la demande devait être comblé par les produits importés.
Substitutions. A propos de marché des autres produits comme le manioc sec, les prix ont grimpé cette année, par rapport à l’année dernière, avec un différentiel de 440 Ariary par kilo en mars et de 370 Ariary par kilo en juin 2014, par rapport aux mêmes périodes de 2013. Dans le Sud, et dans l’Androy, ce différentiel a atteint 900 Ariary par kilo. De même dans la région Anosy, qui a enregistré une forte hausse de prix jusqu’à 72 %, par rapport à l’année dernière. D’après les explications, ces hausses de prix seraient causées par la rareté des produits vendus sur le marché. Par ailleurs, le sucre et l’huile alimentaire ont également des prix en forte augmentation. Même à Antananarivo, la hausse a atteint 5 % pour le sucre et 10 % pour l’huile alimentaire, vers la fin de l’année 2013. Heureusement que la tendance a changé cette année, d’après les données du ROR. Un changement favorisé par l’abondance de l’importation. En effet, l’année dernière, la Grande Ile a importé 111 500 tonnes de sucre et 55 600 tonnes d’huile alimentaire. Des chiffres qui sont en hausse, par rapport aux années précédentes. Bref, si les prix ont été maîtrisés pour certains produits et pour certaines zones, c’est surtout grâce à l’importation. Une telle solution n’est pourtant pas pérenne car elle engendre à long terme une dégradation du pouvoir d’achat de la population et aura les mêmes effets qu’une hausse des prix sur le marché.
Antsa R.