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mercredi, décembre 11, 2024
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Professionnels (les) du sexe : 170 000 personnes environ 20 000 à 30 000 travailleurs de sexe seraient en exercice sur l’axe Antananarivo-Toamasina

La stigmatisation et d’autres facteurs concourent à favoriser les situations et les pratiques à risque chez les professionnels (les) du sexe.

« La vulnérabilité économique et la discrimination du genre sont les facteurs favorisant l’entrée dans le travail du sexe ». Propos avancés durant un atelier de présentation du projet « Droits et santé pour les professionnel.les du Sexe sur l’axe routier Tanà/Tamatave à Madagascar », à Antaninarenina, hier,  pour aborder le sujet épineux des travailleurs du sexe. Consistant à un échange économico-sexuel dont les transactions peuvent être économiques ou encore des services de protection ou de logement, voire des produits psychoactifs, ce type de métier expose constamment ces acteurs directs au risque de violences basées sur le genre (VBG). « Bien qu’il n’y ait pas encore de statistiques officielles sur les cas de VBG envers les PS à Madagascar, l’on estime que 40 à 40% d’entre eux en sont victimes chaque année ». Une façon de dire que la santé et la sécurité au travail sont encore loin du compte pour les personnels (les) du sexe. 

Menaces  constantes

En effet, ces personnes s’exposent au vol, au viol, à divers types d’agressions aussi bien physiques, psychologiques que verbales. « Les violences peuvent venir aussi bien des clients que des éléments des forces de l’ordre censés les protéger », a-t-on dénoncé hier. Leur vulnérabilité et d’autres facteurs plus personnels, l’impossibilité pour eux d’identifier les clients-agresseurs les pousseraient à ne pas dénoncer et signaler les cas de violences basées sur le genre.  Bien que catégorisé comme étant un travail parmi tant d’autres, le travail du sexe met celui ou celle qui l’exerce face à d’autres problématiques. La discrimination et la stigmatisation venant des communautés, de la famille ou encore des membres de la famille en est un exemple. « Cela peut constituer une barrière à l’accès aux droits et aux soins. Ce qui les surexpose aux violences basées sur le genre ». A cela s’ajoutent les risques du métier dont les maladies et/ou infections sexuellement transmissibles. Le taux de prévalence du VIH serait d’ailleurs assez élevé auprès de ces professionnels. Soit 5,6% chez les femmes et 15,5% chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). 

Trois régions

Le projet « Droits et santé pour les professionnel.les du Sexe sur l’axe routier Tanà/Tamatave à Madagascar » court du mois de mars 2022 au mois de mars 2026. Financé par l’Agence Française de Développement (AFD) et mis en œuvre par Médecin du Monde France en collaboration avec plusieurs parties prenantes, ce projet cible Antananarivo, Moramanga, Brickaville et Toamasina. L’objectif étant de « contribuer à améliorer la santé et les droits des professionnels (les) du sexe sur l’axe routier Antananarivo-Toamasina ». Le projet ambitionne ainsi « d’améliorer l’accès à un paquet de soins de base de qualité, en particulier les services de prévention VIH et IST inclus aux services de santé sexuelle et reproductive, à travers le renforcement de la qualité de l’offre de service et de la demande. » Le projet entend également renforcer les capacités individuelles et collectives des professionnels (les) du sexe afin de « faire valoir leurs droits ainsi que développer de nouvelles compétences et activités ».  

José Belalahy

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