Le sujet divise beaucoup. Le démarrage des activités du projet d’exploitation d’ilménite à Toliara par la société Base Toliara ne fait pas l’unanimité. Des voix continuent de se faire entendre pour évoquer les « risques » que peut engendrer ce projet à Tuléar. Comme le collectif Tany, une association qui intervient sur la protection de l’environnement. D’abord, les risques sont scientifiques, prévient cette association. « Le caractère éminemment radioactif des sables minéralisés qui vont être exploités et transportés » peut causer des dégâts au niveau de la communauté locale, surtout au niveau sanitaire.
Informations malveillantes
Des substances radioactives seraient détectées dans les produits extraits des sables noirs du projet, estime le collectif Tany. Le rapport de préfaisabilité de ce projet publié par la maison mère australienne Base Resources a mentionné que le zircon contenu dans le gisement de sables minéralisés de Ranobe contient de l’uranium et du thorium dont la radioactivité empêche l’exportation des produits aux Etats-Unis et au Japon », soutient l’association dans un communiqué publié hier. « Il ne s’agit nullement de simples rumeurs ou d’informations malveillantes colportées », poursuit-elle. Le transport jusqu’au port peut aggraver la situation, toujours selon le collectif Tany car « il contribuera à disséminer les retombées dangereuses de la radioactivité du minerais sur la population et la biodiversité ».
Terres cultivées
Des conséquences sur les activités économiques des communautés locales peuvent être importantes dans la mesure où « les terres cultivées actuellement ne pourront plus l’être si par malheur ce projet voit le jour », selon le collectif Tany. « Ce qui aggraverait immanquablement la situation économique, sociale et alimentaire déjà désastreuse de la plupart des paysans », poursuit-il. Aussi, « comme dans tout projet d’exploitation minière, toujours selon cette association, ces milliers d’emplois promis ne perdureront pas au-delà de la phase de construction ».
CTD
Le collectif Tany voit le noir partout autour de ce projet minier à Toliara. Contrairement à certains qui pensent que l’exploitation devrait débuter pour donner un souffle à l’économie locale. Les collectivités locales décentralisées préfèrent l’ouverture du projet afin de pallier au manque flagrant de financement du développement des communes qui peuvent jouir de ses retombées. Les notables locaux veulent également le démarrage du projet d’exploitation pour faire baisser les pressions sociales qui minent les communautés locales. Toutes ces organisations craignent que le potentiel du gisement d’ilménite dans la zone ne soit jamais transformé en richesse si l’exploitation tarde à démarrer. De son côté, l’Etat joue encore la prudence pour afficher une position ferme sur le projet Base Toliara. Le collectif Tany, quant à lui, pense que « les autorités qui décident de faire démarrer les activités du projet Base Toliara prendront la responsabilité de mettre en grave danger la santé et la survie des communautés locales ».
Recueillis par Rija R.
La sagesse populaire … plutôt que les intérêts immédiats politiques de politiciens …jamais responsables , jamais coupables , puisque non concernés directement et/ou du parapluie de l’immunité .
Les exemples de prometteuses implantations miraculeuses ne manquent pas , notamment au détriment des communautés en pays pauvres . Dans toute l’Afrique et l’Amérique Latine , pour ne citer qu’elles , l’exploitation industrielle des ressources et richesses naturelles (sols, sous-sols , forêts , eaux , et populations) s’est faite au profit de quelques-uns (nations et entités étrangères moyennant quelques miettes à quelques nationaux) au détriment des populations et de l’environnement.
Faire accroire que le développement de Madagascar repose sur une industrialisation hâtive , à n’importe quel prix , qu’elles qu’en soient les répercussions …à moyen et long termes sur les populations et leur environnement , relève du crime contre l’humanité et contre les Droits de l’Homme [et du citoyen] . C’est un mensonge !!!
Co : et ou bénéficiant du parapluie …
Ça ne fait pas l’ombre d’un doute que ,
l’exploitation du sable noir par Base Toliara n’est pas une solution au marasme économique de cette région sinistrée du sud-ouest, bien au contraire.
Je crains que ce soit un peu compliqué à ces notables de comprendre qu’il y ait de grosses épines à éviter dans cette affaire.
Bcp de choses ont été dîtes ici et là sur le caractère de dangerosité de l’exploitation de cette mine.
La sagesse doit triompher.
Bonjour .
Ce qui étonne et désole à la fois , c’est que si peu de Malagasy (Madagascar compte 28 millions d’habitants + la diaspora + les amis/amoureux) se saisissent du sujet et en disent publiquement quelquechose , pour, contre , ou sans avis tout simplement. On ne peut laisser les dirigeants tout seuls à prendre des décisions aussi importantes, se taire par prudence ou lâcheté ou désintérêt, et ensuite agonir le président de récriminations. Sont concernés au premier chef les sachant , la diaspora dont on espère la situation au quotidien meilleure qu’à Madagascar . Le peuple malagasy joue sa survie à jouer de l’indifférence, donc de l’égoïsme le plus sectaire selon que telle ou telle problématique semble intéresser , à première vue , mais à première vue seulement , telle partie du territoire et ses population plutôt que telle autre ou telles autres . Base Toliara est rien moins qu’un cas d’école ; la dégradation de l’environnent vital et ses conséquences économiques et sociales résonneront sur tout Madagascar , géographie physique et humaine .