Le projet entend promouvoir l’accès à l’utilisation de cuissons propres. Ce, dans la mesure où le recours aux bois d’énergie est l’une des principales causes de déforestation et de dégradation des forêts naturelles à Madagascar. Or, avec le charbon de bois, c’est l’une des sources les plus prisées en termes de cuisson dans la plupart des foyers malgaches.
La couverture forestière de la Grande île est passée de 9,4 millions d’hectares en 2005 à 9,2 millions en 2010. Ce qui équivaut à une réduction de presque 40 000 ha par an. Le charbonnage et les coupes de bois en sont les principales causes. Madagascar a l’un des taux de déforestation les plus élevés au monde. 20% sont dus à l’utilisation de combustibles issus de la biomasse pour la cuisson.
Problèmes
Cette thématique est une véritable préoccupation pour le Gouvernement, le ministère de l’Energie et des Hydrocarbures (MEH) en tête. Car il s’agit d’un problème à la fois environnemental et socio-économique. Selon les estimations, la pollution intérieure des ménages affecte la santé des femmes et surtout des enfants. 12 000 décès par an sont attribués à des infections respiratoires provoquées par l’inhalation de l’air pollué des ménages provenant de la cuisson traditionnelle. 20% des décès d’enfants de moins de 5 ans sont dus aux infections aiguës des voies respiratoires inférieures. Cette situation a amené le MEH à trouver des solutions pérennes avec les partenaires techniques et financiers. La Direction de la Promotion de l’Éthanol et de la Bioénergie prévoit dans ses lignes prioritaires la mise en œuvre du projet « Clean cooking » qui cadre, notamment avec les objectifs du MEH : promouvoir l’accès à l’utilisation de cuissons propres au niveau des ménages tels que les Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL), l’éthanol, le charbon écologique, le biogaz, le cuiseur solaire…
Des objectifs atteignables
Un atelier relatif au recours à l’énergie verte s’est tenu le 30 janvier dernier avec le thème « Cuisson propre et reforestation ». Cette occasion a permis de réunir des acteurs clés du secteur énergie tels que le MEH, les représentants des parties prenantes dans l’énergie verte et les partenaires d’envergure tels que l’ONUDI (Organisation des Nations unies pour le développement industriel), l’OPEC Fund (the OPEC Fund for International Development) et le SEforALL (Sustainable Energy for All). Sa mise en œuvre se décline en actions de sensibilisation en mettant en priorité les zones les plus ravagées par la déforestation. Les activités se prolongeront à travers une campagne de promotion de méthodes de cuissons propres qui sera couplée à la campagne de vulgarisation et de distribution de foyers améliorés. Elles porteront notamment sur le meilleur choix de combustible, adapté au pouvoir d’achat. En guise d’accompagnement, des opérations de restauration des paysages forestiers sont prévues pour chaque région.
Recueillis par José Belalahy