Au cours d’une conférence de presse organisée hier dans son bureau à Anosy, la Procureure Générale près la Cour d’Appel d’Antananarivo a fait l’annonce de l’arrestation mardi soir de plusieurs individus impliqués dans cette affaire.
Nous avions déjà sorti dans l’une de nos précédentes éditions que le régime Rajoelina fait face à une double menace, sanitaire et sécuritaire. L’évolution actuelle de la situation sur le terrain semble nous donner raison. En effet, l’annonce faite hier par la Procureure Général près la Cour d’Appel d’Antananarivo, Razafiarivony Berthine semble confirmer l’existence d’un projet d’attentat contre le président Andry Rajoelina. Ce haut responsable de la Justice a fait l’annonce de l’arrestation mardi soir de plusieurs individus soupçonnés d’échafauder des plans pour éliminer physiquement des personnalités, dont le président de la République Andry Rajoelina. Pour l’heure, on ignore le nombre exact des personnes interpellées dans le cadre de cette affaire mais à entendre les explications de la PGCA, parmi eux figurent des individus de nationalité française et malagasy. On sait juste qu’ils sont poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Les enquêteurs seraient en possession de preuves matérielles confirmant leur implication dans la préparation d’un attentat contre le Chef de l’Etat. Razafiarivony Berthine s’est défendue de donner plus de détails et préfère s’en tenir au principe du respect du secret de l’instruction.
Forces spéciales. Pour notre part, nous avons mené une investigation pour avoir plus d’informations sur ce projet d’attentat. Selon une source bien informée, ces individus auraient conçu leur plan depuis plusieurs mois. Un véritable commando a été mis en place pour mettre à exécution ce plan. A en croire notre source, deux anciens officiers français seraient à la tête de ce commando. Parmi les individus arrêtés mardi soir figurerait ente autres, un Colonel français retraité ayant dirigé le Régiment de Marche du Tchad (RMT) qui est un régiment composé de 1100 hommes intégrés aux forces spéciales et au Régiment de la Marine. En tant qu’Officier supérieur, il a fait l’école de guerre française et a reçu une formation commando. D’après les informations, cet individu aurait été présent sur terrain en Côte d’Ivoire lors de l’opération de destitution de Laurent Gbagbo. Il aurait été au poste de commandement des troupes de marine. Un autre ancien gendarme franco-malgache a également été arrêté mardi soir. Il s’agit d’un instructeur commando parachutiste qui a été formé à l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie française. Sortant également de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, ce dernier s’est installé à Madagascar depuis longtemps. Il est le propriétaire d’une société. A en croire notre source, ce projet d’attentat a pu être déjoué grâce à des renseignements émanant de collaborateurs américains.
Mercenaires. L’on aura certainement plus d’informations sur cette affaire au fur et à mesure de l’évolution de l’enquête. L’on attend désormais la confirmation officielle venant des responsables de l’enquête. Quoiqu’il en soit, on peut affirmer que la sécurité du président Andry Rajoelina est plus que jamais menacée. Il est dans le collimateur des mercenaires qui ont sévit en Afrique et qui ont fait des ravages notamment au Mali, en Côte d’Ivoire et au Tchad. La question est aussi de savoir si ce projet d’attentat a été fomenté de l’intérieur ou de l’extérieur du pays. Les résultats de l’enquête nous révèleront la réponse à cette question. En tout cas, ce qui est sûr c’est que ces deux options sont possibles.
Davis R
