
Les conditions de maintien des dépôts de médicaments par rapport à l’installation des pharmacies, telles que abordées dans un projet de loi actuellement à l’étude à l’Assemblée nationale, sont à l’origine du courroux des pharmaciens.
Hier, l’Ordre national des Pharmaciens de Madagascar a manifesté publiquement et énergiquement son désaccord face aux dispositions relatées dans ce projet de loi. Ils sont contre la précipitation avec laquelle ce projet de loi a été porté au niveau de la Chambre basse. Ayant déjà demandé l’ajournement de son étude et de son vote à l’Assemblée nationale, sans succès, les professionnels du secteur pharmaceutique ont expliqué, hier, le comment et le pourquoi de leur désaccord. Cette proposition de loi relative aux conditions de maintien des dépôts de médicaments par rapport à l’installation des pharmacies, représente un danger, a affirmé l’ONP. En effet, cette proposition de loi modifie certaines dispositions de la Loi n° 2011-002, portant Code de la Santé. Les professionnels du secteur, pharmacies et grossistes, ont ainsi affirmé que la révision d’un texte sur la base d’un seul article remet en cause l’ensemble du Code de la Santé, du fait de l’interdépendance des dispositions.
Les pharmaciens ne sont pas des « commerçants », affirme l’ONP. En leur qualité de dispensateurs, ils ont l’obligation de donner des conseils aux usagers, et d’appliquer les recommandations en matière de médicaments et de santé. Ils ont acquis, pour cela, des compétences et savoirs que les dépositaires de médicaments n’ont pas.
La mise en place des dépôts de médicaments trouve son origine dans le constat d’une couverture insuffisante de toutes les localités géographiques en termes de présence des pharmacies. Toutefois, au moment où les pharmacies parviennent à combler ce vide, les dépôts de médicaments se doivent de se retirer d’une certaine distance, de la localité. Ainsi, les dépositaires, dont la mise en place relève d’une dérogation, dans la perspective de l’installation d’une pharmacie, ont été autorisés afin de pallier au vide et de faciliter l’accessibilité des médicaments dans les lieux reculés. Cette proposition de loi « constitue une violation des engagements quant au rôle palliatif des dépôts », note l’ONP, lequel demande l’organisation d’une table ronde inclusive, réunissant les représentants de l’Assemblée nationale, du Sénat, du ministère de la Santé publique, les représentants des pharmacies et grossistes, et les dépositaires.
Notons que le vote de cette proposition de loi est prévu pour demain 4 novembre 2021.
Hanitra R.