
L’année 2016 sera pour la capitale de Madagascar celle du début des grands projets d’aménagement urbain. Et le secteur privé de la promotion immobilière y participe efficacement.
La Direction générale de l’Aménagement du territoire annonce la couleur et lance le défi de faire une ville moderne et étendue vers les zones périphériques. Un plan général d’urbanisme de la ville d’Antananarivo est actuellement en phase de lancement pour les 20 prochaines années. Et les actions concrètes ne tarderont pas à commencer avec les nombreux projets prévus par le ministère d’Etat chargé des Projets présidentiels et de l’Aménagement du territoire (MEPATE).
Promoteurs immobiliers. Outre les bailleurs de fonds qui commencent progressivement à rouvrir le robinet des financements, le secteur privé en général et les promoteurs immobiliers en particulier sont des partenaires incontournables pour la réalisation du Grand Tanà. Il s’agit, en premier lieu du projet Rocade Est et Nord qui permettra de relier le Marais Masay au By-pass au niveau d’Ambohimangakely en passant par Ankadindramamy. Ce projet comporte également un autre axe vers Ambohimahitsy et sera financé par l’Agence Française de Développement (AFD) et la Banque Européenne d’Investissements. Un axe routier passant par Soavimasoandro sera également construit par le projet présidentiel dans le cadre de la préparation de l’accueil du sommet de la Francophonie l’année prochaine. Afin d’éviter les constructions illicites autour de ces nouvelles zones routières qui sont inondables, toutes les précautions seront prises. Sur ce point, d’ailleurs, la Direction générale de l’Aménagement du territoire travaille actuellement avec la Direction générale de la propriété foncière pour mettre en place un plan d’aménagement et de lotissement dans cette zone.
Approche participative. Et les opérateurs privés ne seront pas en reste dans cette grande marche vers la nouvelle Antananarivo. En effet, sur la base du partenariat public privé (PPP) un projet d’extension de la route des Hydrocarbures touchant l’axe Ankorondrano, Ambodivona et Antanimena est également initié parallèlement avec la construction d’une voie pénétrante reliant Ankorondrano et Andraharo. Il s’agit en somme de travaux d’utilité destinés à améliorer les conditions de vie de la population tananarivienne et qui, par nature entraîneront le déplacement de la population riveraine des zones concernées. Mais les responsables rassurent déjà en annonçant que les droits des occupants de ces zones seront respecté et en prévoyant les indemnisations réglementaires et des zones de recasement. Comme le projet Grand Tanà ne se fera pas uniquement avec des nouvelles routes, les techniciens du MEPATE concocte actuellement l’Atlas Urbain, un projet qui touche également la périphérie. Il sera d’un projet à initier sur la base d’une approche participative impliquant l’Etat, les collectivités territoriales décentralisées et les propriétaires fonciers. Les travaux relatifs à ce projet auront le mérite de créer des villes multipolaires capables d’accueillir une garde partie de la population tananarivienne et de désengorger ainsi la capitale. Une capitale qui aura fière allure grâce aux actions conjuguées de l’Etat, des bailleurs de fonds mais également du secteur privé, notamment des sociétés de promotion immobilière qui ont déjà fait leur preuve en matière de projets de construction de logements, d’infrastructures urbaines et d’embellissement de la capitale. Mais si le secteur privé a montré sa capacité les autorités publiques ont également fort à faire pour les protéger leurs droits acquis. Les observateurs ont encore en tête les problèmes rencontrés par le groupe Filatex qui après avoir acheté régulièrement des terrains à Ankadimbahoaka a vu ses droits de propriétés remis en cause.
R.Edmond.