L’Office National pour l’Environnement (ONE) est en train de réaliser l’évaluation environnementale du dossier d’Études d’Impact Environnemental et Social (EIES) du projet de transport par câble dit Téléphérique Antananarivo.
Selon le Décret MECIE (Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement), « cette évaluation environnementale consiste à vérifier si dans son étude, le promoteur du projet a proposé des mesures pour prévenir ou corriger les effets néfastes prévisibles de l’investissement sur l’environnement et si ces mesures sont suffisantes et appropriées. Elle doit également prendre en compte toutes les autres dimensions de l’environnement telles qu’elles ressortent des consultations du public concerné par le projet. En outre, celui-ci devrait être à moindre impact », a expliqué le Directeur général de l’ONE, Rija Rakotoson, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à l’hôtel Le Pavé à Antaninarenina, hier. Parlant des procédures d’évaluation environnementale, « l’ONE vient de publier une note de recevabilité administrative du dossier d’Études d’Impact Environnemental et Social du projet en date du 19 novembre 2021. Selon toujours le Décret MECIE, nous disposons de 60 jours calendaires à partir de cette date, rallongée de dix jours pour chaque demande de compléments d’informations, pour statuer sur l’octroi ou non du permis environnemental », a-t-il poursuivi.
Avis anonymes ou signés. Et lui d’enchaîner qu’un comité technique d’évaluation ad’hoc est déjà mis en place pour assurer l’évaluation technique du projet par le biais de l’examen minutieux du dossier combiné avec la descente sur le site touché par le projet en vue d’évaluer de visu les impacts potentiels. Ce comité est composé des cellules environnementales des huit ministères concernés ainsi que celle de la Commune urbaine d’Antananarivo. Force est de reconnaître que nombreuses sont les personnes qui sont sceptiques quant à la réalisation de ce projet de grande envergure dans la Capitale. Ainsi, après la présentation en détails du projet par l’équipe du promoteur composée de SENVH, POMA, COLAS et BIOTOPE, des descentes sur les sites ont eu lieu au début de ce mois-ci. « Et à partir de ce jour, une évaluation par le public aura lieu. Cela consiste à recueillir les avis du public sur les aspects environnementaux, physiques, biologiques, sociaux ou culturels du projet, entre autres. Des cahiers de registres seront ainsi déposés au niveau des fokontany et des cinq arrondissements concernés par le projet pour que tout citoyen puisse émettre ses avis et ses inquiétudes concernant ce projet. Ce recueil des avis du public se terminera le 29 décembre 2021. Ces avis peuvent être anonymes ou signés », a fait savoir le Directeur général de l’ONE.
Étape indispensable. En outre, des consultations publiques seront organisées le 14 décembre prochain au Gymnase couvert de Mahamasina. Les principaux invités sont les habitants des “fokontany” et des arrondissements concernés. On peut citer, entre autres, les quartiers d’Ambatonakanga, Ambohitsorohitra, Ambatovinaky, Ambodifilao, Soarano IIS, Amparibe Avaratr’i Mahamasina, Antanimalalaka Analakely, Andafiavaratra, Manjakamiadana, Ampamantanana, Ankazotokana ambony, Faliarivo, Ambatoroka, Tsiadana et Ampasanimalo. Les habitants des autres quartiers comme Antanimena, Ankorondrano Est, Andranomahery, Tsimialonjafy, Mahamasina Sud, Ambanin’Ampahamarinanana, Alarobia, Ivandry, Analamahitsy Cité, Analamahitsy Tanàna, Ambodivoanjo et Ambatobe, sont également concernés. « Le grand public peut également émettre son avis via le compte officiel de l’ONE dans les réseaux sociaux. Tous les avis du public recueillis seront considérés et examinés un à un par le Comité Technique d’Evaluation pour être intégrés dans les résultats d’évaluation. C’est une étape indispensable pour une bonne évaluation et une prise de décision juste. Nous travaillons en même temps en collaboration avec la société civile pour la mobilisation de tous les citoyens », tient à souligner le premier responsable de l’ONE.
Inquiétudes des techniciens. Parlant des sources d’énergie qui vont alimenter ce projet téléphérique, il a soulevé que cela provient de la nouvelle centrale à Mahitsy qui est prévue produire prochainement une puissance de 28 Mégawatts. « Le projet qui sera opérationnel en 2023, n’aura besoin que de 2 Mégawatts pour son fonctionnement tandis que le reste servira à alimenter le réseau interconnecté d’Antananarivo. D’autant que le promoteur prévoit des groupes de secours en cas de coupures d’électricité de la JIRAMA afin de faire venir les cabines qui pourraient être éventuellement bloquées en haut vers leur station », selon toujours ses dires. Par ailleurs, les techniciens de l’ONE n’ont pas caché leurs inquiétudes concernant ce projet. « Il s’agit notamment de la stabilité des sols d’implantation des pylônes servant de fondation du projet. Face à ces enjeux spécifiques, nous avons recours à une expertise externe de l’IOGA se chargeant des études sismiques et géotechniques », a-t-il enchaîné. Le comité technique d’évaluation du projet est également à pied d’œuvre pour effectuer des vérifications sur terrain de la faisabilité du projet. Si jamais il est techniquement prouvé que des dangers se présentent pour la population environnante, ce comité peut décider de modifier les sites d’implantation de ces pylônes, selon sa représentante, lors de cette conférence de presse.
Navalona R.
